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Passe vaccinal : le mot de la députée

Passe vaccinal : le mot de la députée

Après trois jours de débats houleux, le projet de loi « renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire » a été adopté ce jeudi 6 janvier par l’Assemblée nationale.

L’enjeu réside dans la recherche d’un équilibre entre la nécessaire protection de la population et une atteinte la plus limitée possible à nos libertés. Aucun péril sanitaire ne se combat sans restriction de libertés, publiques ou individuelles. Il s’agissait avant tout de se prononcer sur un texte à portée sanitaire, particulièrement complexe et urgent, au regard de la gravité des effets de la contamination qui atteint désormais plus de 300 000 cas en 24 heures. 

Sur le fond, j’ai toujours considéré que la découverte d’un vaccin était notre chance pour lutter contre la pandémie. J’ai regretté que la France, le pays de Pasteur, n’ait pas mobilisé les crédits de recherche à cette fin, comme l’ont fait avec succès l’Allemagne, et de manière plus puissante encore les Etats-Unis. C’est notre meilleure arme contre la pandémie et la seule solution pour se protéger des risques graves de la maladie et préserver une capacité de soins dans les hôpitaux.  

Tout doit être fait par ailleurs pour que les vaccins « classiques » -  sans le procédé de l’ARN messager qui fonde le refus de beaucoup de non vaccinés - arrivent sur le marché au tout début de l’année. Ils représentent une alternative dans la lutte contre la pandémie.

Aujourd’hui, face à l’explosion du nombre de cas, à la saturation des hôpitaux qui accueillent très majoritairement des personnes non vaccinées dans les services en charge des malades du Covid, il nous faut inviter à la vaccination du plus grand nombre.

Lors des débats à l’Assemblée nationale, j’ai proposé plusieurs mesures tenant compte des personnes ayant une contre-indication au vaccin ; des jauges et de la distanciation dans les événements rassemblant du public.  Je me suis opposée au contrôle d’identité confié aux restaurateurs, au dispositif « de repentir » des personnes qui auraient fait sciemment usage d’un faux passe sanitaire ou vaccinal, et qui se verraient dans la seule obligation d’aller se faire vacciner.               

La jeunesse a quant à elle payé un lourd tribut à la crise depuis deux ans et elle ne peut être écartée de la culture, du sport, des loisirs essentiels à son développement, au motif que des parents ne voudraient pas que leur enfant soit vacciné. Ainsi, le passe vaccinal ne sera pas exigé jusqu’à 16 ans, âge à partir duquel l’accord parental n’est plus requis. La Haute autorité de santé, l’OMS, le Conseil scientifique, tous demandent la vaccination des adultes ( 30 % des résidents en EPHAD n’ont pas encore reçu de troisième dose…), mais ne disent rien de la jeunesse. Les cas de Covid graves touchant les jeunes sont fort heureusement très exceptionnels. Le bénéfice/risque justifie la mesure assouplie ainsi adoptée.

Certains considèrent que le passe sanitaire incluant l’alternative du test virologique est équivalent à un passe vaccinal. Ce n’est pas exact : la personne qui n’est pas vaccinée multiplie par 8 ou 10 le risque de subir une forme grave de Covid ; il en est de même avec le virus Omicron, lequel, s’il est moins violent, reste bien plus contagieux, emportant avec lui un nombre important de cas graves. Si la personne disposant d’un test négatif garantit qu’elle ne peut contaminer à l’instant « t », en revanche, elle peut contracter le Covid et développer une forme grave, la mettant en danger et contribuer, hélas, à la saturation des services hospitaliers.  

L’intérêt général commande de prendre des mesures urgentes face à la situation sanitaire. L’Italie vient de décider, après l’Allemagne, de la vaccination obligatoire des adultes de plus de 50 ans et des personnes fragiles. Je crains que nous ne devions y venir nous aussi. Il nous faudra aussi très vite lever les brevets et faciliter la production des vaccins dans les pays incapables de l’envisager sans notre soutien. Le virus ne sera pas éradiqué sans une action résolue au niveau mondial. 

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