Colloque sur la démocratie numérique à Aix-en-Provence

Colloque sur la démocratie numérique à Aix-en-Provence

Il m’a été demandé de participer à ce colloque organisé par le MEDEF à raison des travaux que nous poursuivons au sein du groupe de travail mis en place à l’Assemblée nationale sur la démocratie numérique et les diverses formes de participation citoyenne.  

J’avoue avoir été rassurée et heureuse de constater que ce travail inscrit sur le présent quinquennat, passait les murs du Palais Bourbon.

Au cours de ce colloque, j’ai rappelé que c’est évidemment à la démocratie de tenter de donner le tempo au numérique et non l’inverse.

Cette explosion du numérique traverse toutes les questions de souveraineté, de puissance publique normative, de citoyenneté, de libertés individuelles. Les régulations que nous introduisons, tel le Règlement général des données personnelles qui s’appliquera dans l’Union européenne dès le 24 mais 2018, sont un premier pas vers le nécessaire contrôle de nos données personnelles.

Mais la tâche est immense. L’intelligence artificielle peut être le meilleur pour la santé, la sécurité, la connaissance approfondie au service de solutions utiles. Elle peut être aussi le pire, si elle devient l’outil de puissance et de manipulation de quelques-uns. Il nous faut avancer avec générosité et vigilance dans cette voie qui s’impose à nous. Le travail que nous menons par ailleurs, toujours à l’Assemblée nationale, avec Cédric Villani, va dans ce sens.

De manière plus pragmatique, il faut nous soucier des 15 % de citoyens français qui n’ont pas accès à internet et poser le principe d’une formation universelle au numérique et d’un égal accès à internet dans nos lois. Poser la règle simple que le travail physique, « présentiel » de l’élu doit accompagner toute mise en place de plateforme numérique sur tel ou tel sujet de société ou de droit à venir. Le constat est fait que les remarques ou demandes ne sont pas toujours les mêmes dès lors que le support est numérique ou que le questionnement se fait dans un atelier législatif citoyen par exemple. L’élu national a une grande responsabilité et doit être le garant de cette expression citoyenne, sans la limiter aux réseaux sociaux ou aux plateformes collaboratives.

La fracture territoriale et sociale ne doit pas être amplifiée dans cette ère nouvelle du numérique et la question du développement durable toujours au cœur de nos préoccupations. Sur ce dernier point, il faut savoir que l’Intelligence artificielle avec le calcul infini que vont entraîner les données, implique une consommation énergétique équivalente dès 2040 à la consommation mondiale actuelle....

 

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