Le mot de la Députée

Le mot de la Députée

Emmanuel Macron s’est adressé aux journalistes pendant plus de deux heures trente et a présenté des mesures tirées du Grand débat qui s’est achevé le 15 mars dernier. Elles sont censées répondre au malaise qui s’exprime dans notre pays, au travers notamment de la crise des gilets jaunes.

Les propos présidentiels attirent de ma part plusieurs observations :

  • Certaines mesures traitent de préoccupations que je me réjouis de voir à nouveau mises sur la table : le rôle de puissance publique conféré à la CAF pour contraindre les parents sans scrupule et mettre un terme au scandale des impayés des pensions alimentaires qui plongent des familles monoparentales dont 85 % sont des femmes dans la précarité économique (lire à ce sujet, le JSL du 25 avril 2019) ; l’abandon de la désindexation des retraites alors que les bénéficiaires, en charge souvent de leurs enfants et de leurs parents, ne peuvent voir diminuer leurs ressources sans une terrible anxiété.
  • La révision constitutionnelle telle qu’elle est annoncée ne me satisfait pas du tout. Je l’ai exprimé très régulièrement ici et ailleurs : la réduction du nombre de députés va à contresens de la proximité et du travail de terrain, attendus localement des élus nationaux. Qui fera le lien entre la politique nationale et locale ? Qui prendra en compte et dira au plus haut niveau, l’impatience et le désarroi de citoyens face aux orientations prises par tel ou tel Gouvernement ? Ce n’est pas le préfet, mais bien le parlementaire. Réduire, c’est affaiblir le pouvoir législatif et ce n’est pas sans risque pour notre démocratie.
  • La participation citoyenne méritait d’être davantage développée, à tous les niveaux, législatif, exécutif ou judiciaire. Le conseil de la participation citoyenne constitue, semble-t-il, un premier pas. Mais il ne peut être l’alpha et l’oméga de la démocratie participative.
  • La simplification et un meilleur accès au référendum d’initiative partagée, vont dans le sens d’un amendement que j’avais déposé au nom du Groupe dans le cadre de la révision constitutionnelle.
  • Mon hostilité au vote obligatoire et au référendum d’initiative citoyenne (RIC), rejoint celle exprimée par le président de la République ; en revanche, le vote blanc méritait une analyse plus approfondie et partagée avant la décision de rejet prise si vite hier.
  • La culture numérique dont les effets de relégation et de sentiment d’abandon sont particulièrement forts dans nos campagnes impliquait l’engagement du président de la République pour en garantir la rapide et efficace diffusion.

Enfin, la transition écologique, l’urgence climatique, n’ont pas été traitées comme elles doivent l’être. Mais la protection de la planète et de la biodiversité appartient au grand mouvement de l’histoire et aucun Gouvernement ne pourra jamais en freiner l’inexorable prise en compte. C’était ma réflexion hier en consolation de ce rendez-vous manqué sur un tel sujet.

Cécile Untermaier

 

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