Mouvement des surveillants de prison: ma question à la Ministre de la Justice

Mouvement des surveillants de prison: ma question à la Ministre de la Justice

Mon intervention auprès de la Ministre de la Justice lors des Questions Au Gouvernement,
mercredi 24 janvier 2018

 

Madame la Ministre,

Dix jours.

Nous en sommes aujourd’hui au 10e jour du plus grand mouvement de blocage des prisons depuis 25 ans. Hier encore à Beauvais, deux gardiens ont été violemment mordus par un détenu du quartier disciplinaire.

Ce conflit, marqué par des violences de toutes sortes, exprime la colère et le désarroi des surveillants de prison. Outre le surpeuplement carcéral, ils ont à supporter, avec toutes les tensions que cela entraîne, la surveillance de personnes particulièrement dangereuses qui sont dans des logiques mortifères, face auxquelles les surveillants doivent être formés, équipés et soutenus psychologiquement. 

Votre prédécesseur, Jean-Jacques Urvoas, avait clairement exprimé la situation en disant que le problème de la justice est le budget. Je vous rappelle que nous n'avons pas voté le budget justice 2018, au motif de son insuffisance notamment dans le domaine pénitentiaire, à un moment où le taux de croissance nous permet des efforts significatifs.  Les faits hélas nous donnent aujourd’hui raison.

Le gouvernement s’est dit prêt à créer 1 100 postes et à examiner des "mesures indemnitaires spécifiques et ciblées" en faveur du personnel pénitentiaire, de manière à améliorer l’attractivité de ces métiers. C’est absolument nécessaire.

Comme il est indispensable de prendre dès maintenant des mesures en lien avec les magistrats pour faire baisser par tous moyens la surpopulation carcérale et tendre vers l'encellulement individuel. Les chantiers de la justice vous donnent des pistes.

Madame la Ministre, comment comptez-vous  placer le service pénitentiaire - qui est actuellement en bout de chaîne - au cœur même de la Justice, et faire de la surpopulation carcérale un enjeu pris en compte par l'ensemble des acteurs.

La fin du conflit des prisons est à  ce prix.

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