Recensement des migrants: un dispositif dénué de toute humanité

Recensement des migrants: un dispositif dénué de toute humanité

Au lendemain de la journée internationale des migrants, les membres du groupe Nouvelle Gauche ont interpellé le Ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, lors des Questions au Gouvernement (QAG) s'agissant du projet de loi "immigration - asile" et plus particulièrement de la circulaire du 12 décembre envoyé à tous les Préfets qui stipule que des «brigades mobiles» seront dépêchées dans les centres d'hébergement d'urgence afin de recenser les étrangers.

Une initiative visant à orienter vers des structures différentes réfugiés, demandeurs d'asiles et déboutés qui remet en cause un droit fondamental dans notre société, celui d'humanité.

Saisi de la circulaire, le défenseur des droits Jacques Toubon a même écrit au ministre de l'Intérieur pour lui faire «une série d'observations», et n'a pas hésité à souligner les «risques de conflits» que pouvait engendrer de telles interventions dans les centres d'hébergement.

 

Je vous invite à lire l'intervention du groupe Nouvelle Gauche lors des Questions Au Gourvernement, ce mardi 19 décembre 2017

Il fait froid. Très froid.
Comme chaque hiver, chacun d’entre nous est attentif à ce que cette météo ne soit pas la cause de drames humains.
Le président de la République s’est engagé à ce que plus personne ne dorme dans la rue ou dans les bois avant la fin de cette année.
C’est la raison pour laquelle Monsieur le premier Ministre, à la suite de 25 associations parmi lesquelles Emmaüs, la FNARS, la fondation Abbé Pierre, nous vous interpellons sur la circulaire du 12 décembre du Ministre de l’Intérieur.
Cette circulaire contredit totalement l’objectif de mise à l’abri des familles.
En prévoyant d’organiser un tri des personnes migrantes à l’intérieur des centres d’hébergement vous remettez en cause un droit fondamental comme vous l’a rappelé hier le Défenseur des droits, Jacques Toubon.
Ce droit, c’est l’accès inconditionnel aux centres d’hébergement. Ces lieux, comme nos hôpitaux, sont le sanctuaire de notre Humanité. Dans ces lieux, le seul critère est l’appartenance au genre humain.
En organisant ces contrôles, vous renvoyez à la clandestinité, et à la rue, des familles entières. Pas seulement des personnes migrantes : des êtres brisés et, qui après des mois ou des années d’errance redoutent toute forme de contrôle.
Vous ne pouvez à la fois donner consigne de détruire les abris de fortune et restreindre l’accès à des centres d’hébergement dont les capacités d’accueil sont trop limitées, comme vous l’ont rappelé hier 7 maires de grandes villes parmi lesquels Martine Aubry et Alain Juppé.

Monsieur le premier Ministre, nous vous demandons donc de mettre fin à ce « en même temps », qui fait prononcer au président de le République des discours généreux à Bruxelles mais sans aucune traduction concrète, de retour en France.

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