Varennes-le-Grand: visite du centre pénitentiaire
Comme chaque année, j’ai effectué une visite du centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand, ce lundi 10 avril 2017. Nous avons visité l’établissement sous la conduite de Madame Franca Annani, Directrice du centre ainsi que son adjoint, le responsable des surveillants pénitentiaire, la cheffe du service du SPIP et un enseignant. Les ateliers dans lesquels les détenus effectuent les tâches confiées par des entreprises, comme les salles de formation et d’enseignement, donnent la mesure des efforts faits pour la réinsertion des détenus et éviter ainsi la récidive en sortie de peine.
La surpopulation carcérale dont il est beaucoup question actuellement comme l’exigence d’un encellulement individuel ont été au cœur de nos échanges. Ce sont les maisons d’arrêt qui accueillent normalement que les prévenus et non les personnes condamnées, qui sont les plus touchés par la surpopulation carcérale, c’est le cas ici aussi à Varennes-le-Grand, même si ce constat est dressé dans de moindres proportions que dans les prisons-usines de Fleury-Merogis ou des Beaumettes.
Nous avons discuté du livre blanc sur l’immobilier pénitentiaire dont vous trouverez ci-dessous une synthèse tout à fait passionnante. Elle est en cohérence avec le travail législatif que nous avons mené à la Commission des lois depuis 2012 avec la contrainte pénale, la lutte contre la récidive, la valorisation du métier de surveillant qui a un rôle essentiel et participe à la réinsertion au quotidien des détenus, le travail pluridisciplinaire, la surpopulation carcérale etc.
Contrairement à ce que j’ai pu lire dans la presse de la part d’élus locaux et en particulier à Chatenoy-le-Royal, l’annonce par le Gouvernement d’un programme immobilier de grande ampleur ( 33 maisons d’arrêt, 28 quartiers de préparation à la sortie) n’est pas une démarche électorale, mais la réponse à la nécessité de créer de petits établissements dont certains doivent être adaptés au niveau de sécurité exigé par la nature des peines exécutées. Il va de soi que le « tout enfermement » doit être clairement écarté, sans tabou, comme c’est le cas actuellement. Il parait désormais impératif d’opter pour un numérus clausus par prisons et une appréciation en responsabilité par les magistrats des peines prononcées au regard des places disponibles et de la nature des peines. C’est un long chemin de discussion qui s’ouvre devant nous, comme celui tout aussi essentiel du décloisonnement des services pénitentiaires, de la justice, de la police, de la gendarmerie.
Il me parait essentiel pour notre territoire et en particulier, pour l’importance que nous devons conserver, voire amplifier au Tribunal de Grande Instance de Chalon-sur-Saône, d’accueillir une nouvelle maison d’arrêt. C’était le sens de mon intervention auprès du Garde des Sceaux lorsque nous avons évoqué la question de la surpopulation carcérale. Contrairement à ce que j’avais proposé en première analyse, à savoir le site de Varennes-le-Grand, le Garde des Sceaux a retenu à ce stade le site de Chatenoy-le-Royal. L’opposition rencontrée localement de la part des riverains et des élus locaux, doit nous conforter dans un choix plus consensuel, celui de Varennes le Grand qui dispose de l’assiette foncière et des installations environnantes, parking etc…. Mais, plus que tout, il importe que les services pénitentiaires, les magistrats, soient entendus et si possible écoutés sur le choix d’implantation.
Je vous invite à lire la synthèse du livre blanc. Sa rédaction a été confiée à une commission du livre blanc, présidée par un sénateur Les Républicains. 24 mesures sont proposées, elles vont dans le sens des réflexions que nous avons eu pendant cette législature à l’Assemblée nationale.
Voir l'intégralité du "Livre blanc sur l'immobilier pénitentiaire"