#Permanence à Chalon-sur-Saône

Rencontre avec la déléguée du Préfet pour les quartiers prioritaires et l'association ATD Quart Monde

Rencontre avec la déléguée du Préfet pour les quartiers prioritaires et l'association ATD Quart Monde

Après la visite de l’entrepôt de l'association Emmaüs, je me suis rendue comme tous les derniers jeudis de chaque mois, à la Maison de quartier des Prés Saint-Jean où je tiens une permanence. En général, les entretiens se déroulent avec les habitants du secteur, mais ce matin-là j’ai échangé avec deux  "institutions".

Le premier rendez-vous s'est tenu avec Fabienne Paris, déléguée du Préfet pour les quartiers prioritaires, sachant que le quartier des Prés Saint-Jean est le plus peuplé du département. En 2014, l’Etat, par le biais de la politique de la ville, s’était engagé à hauteur de 360 000 € en fonctionnement, mais il n’a pas été possible de mobiliser les fonds de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) pour le bâti et les aménagements extérieurs, la mairie ne souhaitant pas intervenir.

Un nouveau plan d’Etat dénommé « Nouveau quartier », qui s’étendra de 2024 à 2030, est en cours de d’écriture avec le Grand Chalon et la Ville. L’emploi, la transition écologique, l’émancipation et la sécurité, la laïcité sont les quatre axes retenus. Les habitants sont invités à donner leur avis et attentes, en compagnie des élus, des responsables des centres sociaux et des associations sur les choix qui pourront être faits. Nous avons clos notre échange sur la vie associative des Prés saint-Jean, la Régie de quartier et les commerçants locaux.

Mon deuxième rendez-vous a eu lieu avec le groupe ATD Quart Monde du Chalonnais. Sans grande surprise, nous avons évoqué les effets collatéraux de l'inflation. Les retraités, qui se sentaient jusque-là un peu moins en difficulté qu’une partie de la population, sont aujourd’hui dans l’obligation de faire des choix difficiles de consommation pour vivre. Il a été aussi question de la création par ATD Quart Monde d'un "cahier des droits" permettant aux plus démunis de connaître les différents soutiens dont ils peuvent bénéficier. 

Puis nous avons évoqué la réforme du Revenu de solidarité active (RSA) qui concernerait dix-huit territoires en France. Le Gouvernement reste très flou sur l’obligation d’imposer, en échange de l’allocation, entre 15 et 20 heures de travail par semaine. Une expérimentation du dispositif devrait débuter en juin, alors que le projet de loi entrerait en vigueur à la même période. Je poserai donc une question écrite sur l'incohérence de ce calendrier au ministre en charge de l’Action sociale. Le RSA est une étape pour certains mais pour d'autres, plus en difficulté, la radiation d’office risque de les marginaliser encore plus. 

Les membres de l’association m’ont enfin indiqué qu’ATD Quart Monde s’était fixé quatre axes de travail pour les prochaines années en lien avec les plus démunis : la maltraitance institutionnelle, ensemble pour le climat, l’expérience des plus pauvres, et la formation. A noter que la Journée mondiale du refus de la misère, sous l'égide de l'ONU, aura lieu le 17 octobre prochain. Je tiens à nouveau à saluer l’engagement sans faille des bénévoles d’ATD Quart Monde.

Perm Chalon