Célébration du Millénaire de l’Abbaye Saint-Philibert de Tournus

Célébration du Millénaire de l’Abbaye Saint-Philibert de Tournus

Le texte de mon intervention dans le cadre de la célébration du Millénaire de l'abbaye Saint-Philibert, samedi 15 juin à Tournus :

Monsieur le maire,

Monsieur le recteur de l’abbaye Saint Philibert,

Madame et Messieurs les sénateurs,

Madame la présidente de Région,

Mesdames et Messieurs les élus

Mon commandant de la communauté de brigade de la gendarmerie,

Monsieur le directeur général de l’INRAP,

Permettez-moi de remercier le maire de Tournus, ses adjoints, son conseil municipal, mais aussi ses services techniques, les associations locales, les sociétés savantes, les multiples petites mains bénévoles, les habitants de Tournus et des environs, la paroisse,  qui travaillent depuis des mois à la préparation de cet événement d’exception, dans un lieu qui l’est tout autant,  tant pas sa majesté architecturale que par sa présence familière et apaisante pour nous qui avons la chance de vivre à proximité.

Ainsi nous commémorons le millénaire de l’abbaye. Le millénaire de la Dédicace, c’est à dire de la consécration par le pape de cet édifice. Il paraît que les choses seraient un peu plus compliquées selon l’histoire de l’art qui est une science complexe. J’ai entendu dire selon certains que l’abbaye serait construite sur un édifice plus ancien.

Mais, peu importe, nous commémorons le Millénaire de l’abbaye Saint Philibert. Une commémoration d’un monument ou d’un événement, c’est important. Et, dans le cas d’un événement qui remonte à mille ans, c’est la référence la plus lointaine que l’on puisse imaginer.

Je connais toutefois deux exceptions et ces deux exceptions pour le dire en simplifiant, sont la France et Dieu lui-même.

Pour la France, c’est le baptême de Clovis en 496. Acte fondateur qui fait que le royaume mérovingien devient la Francie, donc la France (les historiens verront que là encore, j’ai un peu simplifié). C’était il y a 1500 ans, un millénaire et demie. Il a été fêté avec éclat, ne serait-ce que par de nombreux livres sur Clovis. (Et nous avons aujourd’hui ici déjà trois livres édités à cette occasion).

Et puis, comme vous le savez, nous avons franchi depuis demain 20 ans, l’an 2000, deux millénaires, donc, le début de l’ère chrétienne.

Mais ces deux exceptions mises à part, le Millénaire, c’est la référence ultime dans la mémoire et dans l’histoire. C’est redire ici qu’une certaine émotion ne manque pas de nous étreindre.

 

Le Millénaire ne concerne pas seulement l’histoire tout court qui est l’histoire des hommes. Tournus est installée sur la rive droite de la Saône dont l’image est indissolublement liée à celle de la ville et de son abbaye. Et la Saône, rivière si calme que César disait ne pas savoir dans quel sens elle coulait, est pourtant sujette à des soubresauts, à des crises, je veux dire à des crues, annuelles, décennales, centenales et on se réfère aussi au Millénaire car la crue qui dépasse la mémoire humaine, est qualifiée de  crue millénaire. 

Ainsi, le Millénaire a du sens et pour l’abbaye et pour la Saône. Il y a là tout un symbole car ce qui fait l’intérêt exceptionnel de Tournus, c’est la rencontre du patrimoine culturel et religieux et du patrimoine naturel. D’un coté ce trésor que constitue l’abbaye Saint Philibert, de l’autre cet écosystème remarquable qu’est la Saône avec ses prairies.

Cette conjonction est aujourd’hui reconnue par le droit et les institutions, y compris internationales. Ainsi, l’Unesco inscrit, sur sa liste, des monuments historiques et artistiques. Mais, elle inscrit aussi des éléments du patrimoine naturel. De ce point de vue, la Loire dont une partie importante du cours est inscrite au patrimoine mondial, peut nous inspirer opportunément.

On voit bien que les commémorations ont la vertu de nous obliger à nous tourner vers l’avenir. C’est tout le sens des efforts menés actuellement pour obtenir l’inscription sur la liste du patrimoine mondial, de l’abbaye et de son environnement.

Mais pour conclure, je voudrais revenir au monument avec ce extrait du poème  d’ Albert Brintet,  cité par l’abbé Curé en 1905 :

« Tours qui montez le guet comme des sentinelles,

 et de loin, ressemblez aux deux robustes ailes

de l’oiseau, faites-nous des siècles le récit » …

Et j’oserai ajouter : « Et pour l’avenir, montrez-nous le chemin ».

 

Cécile Untermaier,

Députée de Saône-et-Loire

                                           

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