Le mot de la Députée
Ce ne sont pas des millions qui tombent du ciel…
Pour obtenir la fibre dans nos territoires ruraux, le Département, chef de file, la Région et les intercommunalités devaient prendre en charge les travaux avec l’Etat, premier contributeur.
C’est ainsi que le Département a demandé à chaque intercommunalité d’apporter une contribution de 150 euros par habitant, le Conseil départemental assurant lui-même la maîtrise d’ouvrage des travaux pour la phase 1, lancée en 2014.
L’Etat, au constat des retards constatés dans le déploiement du numérique, a autorisé en 2018 les collectivités territoriales à solliciter des investisseurs privés, c’est-à-dire des opérateurs propriétaires du réseau et chargés de sa réalisation. Ce choix a été finalement fait par le Conseil départemental, qui a proposé de retenir l’entreprise Covage pour le déploiement de la phase 2. Les intercommunalités de la Bresse concernées par cette phase 2 n’apporteront ainsi aucun financement pour ce réseau qui sera privé.
En conséquence, le Département a été contraint de rembourser 150 euros par habitant aux intercommunalités qui avaient déjà payé, ou annuler cette exigence pour celles qui n’avaient pas encore versé cette somme.
Le privé remplace le public. L’entreprise Covage - qui ne travaille pas gratuitement - posera donc la fibre, et la louera ensuite aux opérateurs comme Orange, SFR, Bouygues...
Ce ne sont pas des millions qui tombent du ciel, ni un cadeau du Conseil départemental comme nous avons pu le lire dans la presse, mais bien un remboursement légitime à raison d’une nouvelle procédure. La lenteur insupportable constatée dans la mise en œuvre du numérique est dénoncée par tous les citoyens de ma circonscription et au-delà.
Pour rappel, le schéma d’aménagement numérique du Conseil départemental a été voté dès 2013. Cette nouvelle procédure ne doit pas masquer le retard de plusieurs années qui s’accumule, au préjudice des entreprises et de nos concitoyens. Et nous ne pouvons formuler qu’un vœu, celui que Covage fasse mieux pour la phase 2, qui avait été annoncée comme devant être achevée en 2023.
