"Mal engagé et mal ficelé, le projet de loi immigration fait l'unanimité des oppositions contre lui"

"Mal engagé et mal ficelé, le projet de loi immigration fait l'unanimité des oppositions contre lui"

« Le rejet de l’examen du projet de loi immigration par l’Assemblée nationale représente le rejet d’une politique migratoire à la fois inefficace et bafouant les droits des étrangers. Eloigné de son ambition initiale en matière de régularisation par le travail, vidé de toute ambition en matière d’intégration et réduit à une loi de police des étrangers, ce texte multipliait les concessions à la droite sans jamais la satisfaire dans sa dérive extrémiste.

Selon Gérald Darmanin, le projet de loi initial devait être gentil avec les gentils et méchant avec les méchants. En réalité, il est méchant avec tout le monde. Il stigmatise des travailleurs sans papiers qui font tourner nos restaurants, hôpitaux, Ehpad et entreprises diverses, et laisse penser que la fermeté n’est pas déjà au rendez-vous.

Ce texte, mal engagé et mal ficelé, fait l’unanimité des oppositions contre lui. Il montre les limites d’une méthode de gouvernement qui dit tout et son contraire, qui dit « oui » au Sénat puis « non » à l’Assemblée et ainsi de suite. La majorité est aujourd’hui fragilisée par ses « en même temps ». Face à ce constat, ce texte est un rendez-vous manqué : il n’a pas permis la nécessaire réflexion sur les conséquences des mutations mondiales sur la question migratoire.

C’est par une politique d’immigration respectueuse des droits des étrangers, des règles claires et des procédures efficaces, par la dignité de l’accueil, le respect de l’ordre public et social, par une politique volontariste d’intégration, par un dialogue et une coopération renouvelés avec les pays de départ et par des règles multilatérales, que viendra la régulation et la maîtrise des flux migratoires.

Trouvons un équilibre entre l'accueil digne des personnes qui frappent à la porte de la France parce qu'elles sont en situation de péril dans leur pays, et celles qui sont intégrées, travaillent, paient des impôts et ne sont toujours pas régularisées.

Il y a une place pour la fermeté, le renvoi des étrangers qui se comportent mal et mettent en danger l'ordre public et l'accueil digne de migrants. Cet accueil n'est pas massif contrairement à ce que veulent faire croire les partis extrémistes, toujours soucieux d'agiter les peurs. »

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