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"Arrêtons de penser que la normalité, c'est la majorité absolue à l'Assemblée nationale"

"Arrêtons de penser que la normalité, c'est la majorité absolue à l'Assemblée nationale"

La XVIème législature s’est ouverte mardi dernier avec une Assemblée nationale comptant 31 députés pour les Socialistes et apparentés, 75 pour la France insoumise, 23 pour les Ecologistes et 22 pour la Gauche démocrate et républicaine. Les Républicains ont obtenu 62 sièges, Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, 16 sièges, le Rassemblement national 89 sièges, les non-inscrits 9 sièges. La majorité (Renaissance, Démocrate et Horizons et apparentés) compte  250 sièges, loin derrière les 289 sièges nécessaires pour obtenir la majorité absolue.

Chaque groupe dispose, en fonction du nombre de députés, de points lui permettant de présenter un des siens au bureau de la Présidence de l'Assemblée nationale. Avec 31 parlementaires, nous disposions de deux points, permettant de briguer soit une vice-présidence, soit deux secrétaires. Nous avons opté pour une vice-présidence, désormais confiée à Valérie Rabault, écartée de la présidence de la commission des Finances, au profit d'Eric Coquerel, député LFI.  S'agissant de la commission des Lois, élue vice-présidente, je siègerai donc au bureau de ladite commission

L’absence de majorité absolue a été présentée comme un phénomène inquiétant. Or, il est faux de penser que la majorité absolue est la normalité. La Constitution de 1958 a prévu les outils ( le 49-3 qui permet l'adoption d'un texte sans vote à la suite de son examen en séance publique,  le vote bloqué, le temps législatif programmé... ) permettant à l’Assemblée nationale de travailler, qu’il y ait un fait majoritaire ou non. Michel Rocard, Valéry Giscard D’Estaing ont gouverné avec une assemblée pluraliste et leur bilan n'a rien à envier à celui du précédent quinquennat. La crise sanitaire de fin 2019, ne suffit pas à expliquer l'absence de résultats,  nous savons tous que les réformes sont lancées dans les deux premières années.  

Ce nouveau visage de l’Assemblée nationale constitue une opportunité de travailler différemment. Les députés doivent changer d’état d’esprit et, en responsabilité, démontrer  la qualité d'un travail législatif fondé davantage sur le compromis. L'exécutif doit changer de culture et admettre que les bonnes mesures, portées par des groupes d'opposition, peuvent avoir toute leur place dans un projet de loi. C'est le message que nous ont adressé les Français en votant ainsi le 19 juin dernier.  

Cécile Untermaier

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