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Penser l’école autrement et laisser au maire, en responsabilité, la décision de fermeture d'une classe

Penser l’école autrement et laisser au maire, en responsabilité, la décision de fermeture d'une classe

J’ai interrogé le ministre de l’Education nationale, ce mardi 11 avril, sur la question préoccupante des fermetures de classes. Je regrette l'absence d'évolution positive constatée à ce jour.

"La baisse démographique constatée en Saône-et-Loire (723 élèves en moins dans le premier degré), ne doit pas s'accompagner d'une baisse mathématique de crédits impliquant pas moins de 48 fermetures de classes, dont 8 dans la quatrième circonscription. Le ministre de l’Education, à qui je viens d’écrire une deuxième fois, a lui-même souligné récemment l’importance de la prise en compte de l’Indice de position sociale (IPS) dans les écoles. Or, avec un indice de 90,8 seulement, Mervans va quand même perdre un poste à la rentrée prochaine.

On peut estimer que la suppression de 2 000 postes dans le primaire et le secondaire au niveau national correspond, sur la base d'un coût annuel de 60 000 euros par poste, à une économie de 120 millions, soit une goutte d'eau dans les 60 milliards du budget de l'Education nationale. L’intérêt supérieur de l'enfant commande au contraire que l'on maintienne ces fonds pour faire bénéficier la communauté éducative de conditions plus appropriées à la dispense du savoir et la jeunesse de classes moins chargées, notamment au sein des Regroupements pédagogiques intercommunaux comme ceux de Laives / Beaumont-sur-Grosne / Saint-Ambreuil, et Thurey / Lessard-en-Bresse / Tronchy. Pour de telles structures, les suppressions de postes représentent des pertes sèches, sans aménagement compensatoire gagnant.

Par ailleurs, la sage décision du président de la République en 2019 de laisser au maire le choix de fermer ou non l'école de sa commune, répond à cette exigence que nous avons de maintenir un service public essentiel dans nos territoires. Cette décision répond également à un principe de réalité qui est de donner la parole à la collectivité qui a pensé, financé de manière conséquente et porté le projet de construction ou d'amélioration des locaux scolaires et de la cantine. Selon la même logique, nous devons également aujourd’hui écouter les maires lorsqu'il s'agit de fermer une classe.

Mettre enfin un terme à cette valse des suppressions pendant un semestre chaque année, serait une politique saluée et un message fort pour la défense de l'intérêt supérieur de l'enfant. Faisons confiance au maire et laissons-lui la décision finale. Je ne doute pas que ce dernier saura, en responsabilité, reconnaître la situation imposant une fermeture."

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