Le mot de la Députée... et de ses collaborateurs


Comme vous, quelques jours après ces terribles attentats qui ont endeuillé Paris et Saint-Denis, j’éprouve un sentiment intense de compassion pour les victimes et leurs familles. Tous ces innocents, souvent jeunes, avaient pour seul tort de vivre leur vie en liberté. A travers eux, c’est la France et ses valeurs fondamentales qui étaient ciblées par les terroristes. Leurs opérations macabres ont également pour but d’instiller le poison de la haine et de la division au cœur même de notre société du vivre ensemble.


Les citoyens, mais également les élus ne doivent pas tomber dans ce piège grossier, comme l’a si bien rappelé le Président de la République mercredi dans son discours aux maires de France : « Face à la menace terroriste, il n’y a pas de différences entre les territoires, il n’y a plus de clivages partisans qui tiennent, il n’y a plus que des femmes et des hommes de devoir, des élus du suffrage universel conscients de leurs responsabilités dans la République. »


Les députés ont une exigence d’action dans ce moment de crise de notre histoire commune. Nous avons su nous unir pour voter dans des délais contraints la loi prolongeant l’état d’urgence. Des mesures très fortes ont été prises mais elles ne suspendent pas l’application des lois en vigueur, ni les voies de recours traditionnelles, « c’est-à-dire les modes d’expression de l’Etat de droit » comme l’a souligné le président de la commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas.

Il ne s’agit nullement de créer un régime d’exception, mais de faire face en dotant l’Etat de prérogatives exceptionnelles. Enfin, le Parlement voit conforté son pouvoir de contrôle sur les mesures adoptées et appliquées par l’exécutif.


En ces temps troublés, les citoyens attendent plus que jamais de leurs députés des réponses fermes, efficaces et respectueuses des institutions. Je pense sincèrement que nous avons rempli cette mission essentielle pour l’avenir de notre démocratie.



Au terme d'une semaine qui marquera à jamais les esprits, j'ai cru bon que mes collaborateurs puissent, eux aussi, livrer leurs impressions. C'est ainsi que je leur ai demandé à chacun, de partager avec vous et de commenter une image qui les a particulièrement marqués :



Sur les réseaux sociaux, les Français font un pied de nez salvateur à l’Etat islamique. S’afficher aux terrasses des bars et restaurants, surtout à Paris, est une manière d’honorer les victimes des attentats et d’évacuer la peur. « Courage, restons unis dans la peine mais aussi dans l’espoir des jours heureux » peut-on lire sur la porte du bar « Le Carillon », ciblé par les terroristes le 13 novembre. 

Lionel




Depuis ce vendredi 13, chacun essaie de trouver les mots pour qualifier l’inqualifiable : des mots que l’on pèse, que l’on crie et que l’on pleure aussi.

A cette guerre des hommes, des mots, s’ajoute celle des images. Certaines vous frappent, vous marquent, vous figent et même vous glacent.

Beaucoup de parisiens et de touristes se sont rendus sur les lieux des attentats, avec ce besoin de « voir pour le croire », de se réunir pour mieux se recueillir. 

Alors, on habille les vitrines, on pare les impacts de balle de fleurs en réponse à la violence, à la barbarie et en hommage aux victimes, toutes coupables…coupables d’aimer la vie.


Parisiens d’un soir ou parisiens du soir, enivrez-vous – enivrons nous de la vie. C’est bien plus qu’un acte de résistance, c’est notre joie de vivre et celle d’être en vie.


« Paris libre, Paris romantique »
Virginie




"Génération Bataclan"
Ces mots qui résonnent dans ma tête.
Cette ville que j'aime.
Ces endroits que je connais.
Ces activités que j'adore.
Ces valeurs que je défends.
Ces visages qui me ressemblent. 
Tout ça, eux, c'était moi.
Ce soir du 13 novembre, c'est non seulement un mode de vie, mais toute une génération qu'ils ont voulu tuer. La nôtre, la mienne.
Nous, enfants de la "génération Bataclan", nous sommes ivres de tout. Ivres de tous les plaisirs de la vie, ivres de vie.
Oui, nous, enfants de la "génération Bataclan", nous sommes nés et avons grandi avec la passion des libertés. 
Et alors ?
Esprit de contradiction oblige, nous continuerons donc à penser, à aimer passionnément, à rire aux éclats, à chanter, parfois faux, à boire (même si on sait que ce n'est pas bon pour la santé), à débattre, débattre encore, rire encore, à danser, à décider, à croire, à ne pas croire, à contester, à faire preuve d'irrévérence, à être bien-pensants, à nous embrasser "en abominables pervertis", à nous enivrer.
De toute façon, nous ne savons pas faire autrement.

Lucile



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