Inauguration de l'antenne du centre de santé territorial à Champforgeuil

Inauguration de l'antenne du centre de santé territorial à Champforgeuil

Ce vendredi 7 septembre, nous avons inauguré en présence du maire, René Guyennot, du Président du Conseil Départemental et de nombreux élus locaux, l'antenne du centre de santé de Champforgeuil.

Les centres de santé sont des structures sanitaires de proximité regroupant des médecins généralistes salariés, mais qui peuvent également accueillir d’autres professionnels de santé. Par le biais d'incitations financières et matérielles, le professionnel de santé exerce dans une annexe des locaux de la mairie et le cabinet est ouvert 20 heures par semaine. Le médecin, salarié du département, est sous contrat pendant trois ans à raison de 35 heures par semaine, pour une rémunération comprise entre 4 500 et 6 000 euros par mois. Il dispose d'un local et d'un secrétariat mis gratuitement à sa disposition. Il a aussi la possibilité de pratiquer en libéral après avoir effectué sa mission auprès du Département.

L’objectif est louable et répond à une situation de carence du service public de la santé. Pour rencontrer beaucoup de personnes à ma permanence et d'élus locaux, je sais que la situation est intenable. C'est un modèle coûteux pour les contribuables, une action qui n'entre pas  dans le champ de compétence du conseil départemental, mais la carence étant là et le besoin identifié, il fallait que les collectivités locales se mobilisent. On ne peut leur reprocher. 

On peut en revanche reprocher à l'Etat de ne pas avoir pris la mesure du problème depuis des années. Les lobbies de médecins sont très puissants, ils sont partout et au meilleur niveau. C'est ainsi que tout a été fait pour conserver un modèle libéral sans pour autant maintenir la concurrence qui normalement s'inscrit dans le libéralisme, c'est à dire des médecins en nombre suffisant pour faire jouer la différence et laisser le choix au patient.

La fin annoncée du numérus clausus ne porte pas à elle seule la solution du désert médical. Mais s'il s'agit d'une prise de conscience d'un manque de médecins sur le territoire et cela va dans le bon sens.  Depuis 2012, nous sommes plus d'une centaine de parlementaires, de tous bords politiques, à demander la fin du conventionnement pour les médecins qui décident de s'installer dans des secteurs sur-dotés. Un tel système qui laisse toute liberté aux médecins, permet néanmoins de les inciter à venir là où les citoyens ont vraiment besoin d'eux, et à ne pas rémunérer par le biais de la sécurité sociale un service public excédentaire dans un  territoire sur-doté ; une régulation bien comprise, qui permet le maintien du système libéral tout en introduisant une forme de régulation. 

C'est ce que j'ai fait valoir lors de cette inauguration. L'Etat ne peut se désintéresser de cette question de santé centrale et majeure. Et, nous devons nous garder de faire monter les enchères pour obtenir tel ou tel médecin qui voudra bien venir sous conditions, alors que notre système de santé est tout à fait en capacité de réserver un revenu décent à tout praticien généraliste. 

Je sais la satisfaction des élus de voir des médecins s'installer dans leurs communes où ils subissent de manière continue la demande pressante de leurs administrés et autres professionnels de santé, en particulier les pharmaciens, si utiles dans nos territoires et qui sont en danger dès lors que les médecins ne sont plus en proximité. Bravo à l'équipe de Champforgeuil, le maire, son adjoint Raymond Gonthier, conseiller départemental qui a su plaider la cause de Chalon-nord avec sa collègue Françoise Verjux-Pelletier.  

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