L'école du changement

Une réunion importante s'est tenue lundi soir 4 mars à 18H30 au Palace de Louhans. La rectrice avait répondu positivement à mon invitation pour débattre, en présence du Président du Conseil général, des Sous-Préfets de Louhans et de Chalon-sur-Saône, du Directeur académique des services de l'éducation nationale (DASEN) et des inspecteurs de l'éducation nationale, avec les directeurs d'école, les enseignants, les parents et les élus locaux  du projet de refondation de l'école.
 
Il ne s'agissait pas d'une opération-séduction comme j'ai pu le lire dans les colonnes du JSL, mais bien d'une rencontre utile au projet prioritaire que constitue la réforme de notre école. Et la circonstance que celle-ci se déroulait en Bresse n'est pas neutre, tant il est essentiel que la discussion, au meilleur niveau, ait lieu aussi dans les territoires ruraux et d'y entendre leurs préoccupations.
Rappelons que la refondation de l’école, dans laquelle s’inscrit la réforme des rythmes scolaires, est un vaste et ambitieux projet de notre gouvernement. L’éducation est une priorité du quinquennat avec l’objectif de transformer en profondeur l’école française, en privilégiant un partenariat éducatif avec les différents acteurs de la société. Cela se fera par étapes. Le premier chantier concerne l’école primaire, socle de notre système éducatif avec entre autres... l’organisation de la semaine scolaire.
Sur ce point, le changement est indispensable. Le constat est édifiant et les chiffres accablants : la France reste encore parmi les pays dont la scolarité est la plus concentrée, avec 144 jours d’école en primaire (contre 187 jours en moyenne dans les autres pays de l’OCDE) alors que, dans le même temps, les résultats scolaires de nos enfants se dégradent. Dans ce contexte, la réforme "économique" menée en 2008 par le précédent gouvernement, visant à instaurer vingt-quatre heures d’enseignement par semaine réparties sur huit demi-journées, est un échec et le retour à la semaine de cinq jours s’impose.
Evidemment, ce changement a un coût. Mais cette priorité politique a été définie au nom des intérêts de l’enfant et l’effort doit donc peser sur tous les acteurs concernés, dans un contexte de réduction des moyens de l’action publique. Les inquiétudes des communes rurales sur le maintien de l’aide financière de l’Etat au-delà de la rentrée 2014 sont légitimes. Et c'est d'ailleurs en ce sens que j'avais adressé en février dernier une question écrite  à Vincent Peillon en lui demandant la pérennisation de ce soutien financier  au regard des offres très inégales du territoire.
Les inégalités dans l'accès aux activités culturelles et artistiques existent. Cette réforme peut en revanche les atténuer. Mais  encore faut-il que les partenaires de l'école se mobilisent. Ceux-ci seront  accompagnés dans l'élaboration de leur  projet éducatif territorial. Des rendez-vous ont été pris avec les inspecteurs de l'éducation nationale à l'issue de cette rencontre...
Députée socialiste, je défends une réforme annoncée  par François Hollande. Je la défends parce qu'elle est aussi le moyen de faire entrer la culture, la connaissance de son territoire dans les écoles rurales, parce qu'elle promeut la rencontre fructueuse des élus, des enseignants, des parents, des enfants au sein d'un même projet. Enfin, parce que chargée de mesurer l’efficacité des politiques publiques, je ne manquerai pas d'identifier les difficultés et de proposer les aménagements nécessités par sa mise en œuvre.
Bref, si le débat d’hier a révélé des réticences, je ne doute pas, pour autant, de la capacité de nos concitoyens à promouvoir le changement. Il s'agissait d'un débat utile à la démocratie et à une évolution qui doit être engagée dès maintenant.
Cécile Untermaier,
Députée de Saône-et-Loire,
Conseillère générale du canton de Sennecey-le-Grand.

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