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Une alliance électorale qui ne peut être une allégeance

Une alliance électorale qui ne peut être une allégeance

Il a  été décidé mardi soir par le Conseil national du PS de geler notre participation à l’intergroupe de la Nupes à l’Assemblée nationale. La goutte d’eau qui a justifié cette démarche est le refus de députés Insoumis et de leur chef de file de qualifier les actes du Hamas comme émanant d’un groupe terroriste. On ne peut avoir la moindre hésitation vis-à-vis des actions terroristes qui endeuillent notre monde. Il faut poser cela avant tout débat. 

Nous sommes arrivés à la fin d’un cycle, qui avait débuté en juin 2022, avec le constat que la Nupes fonctionne mal. Les groupes qui la composent ont leur propre histoire et sur le temps long, la cohésion n’est pas évidente, surtout lorsque Jean-Luc Mélenchon et quelques insoumis nous entraînent dans un tunnel clivant et sans issue. La ligne de Jean-Luc Mélenchon ne peut pas être celle de l’union de la gauche. J’ai de bonnes relations avec des députés de la Nupes, je travaille avec eux, qu’ils soient communistes, écologistes ou insoumis, mais je reste libre de mes choix, de mes votes et cette liberté qui est source de richesse, j’y tiens plus que tout. Ma liberté est de pouvoir aussi travailler avec la majorité ou Les Républicains lorsque les orientations s’inscrivent dans le sens de ce qui me paraît bon pour la France.

La Nupes est sans doute derrière nous, et nous devons inventer un autre mode de rassemblement, une gauche plurielle avec une  alliance électorale qui ne soit pas une allégeance avant, pendant et après l'élection. Les socialistes ont besoin des autres groupes comme forces inspirantes, je pense en particulier aux écologistes et leur exigence qu'imposent le monde vivant et la planète. Je constate chaque semaine à l’Assemblée nationale qu’il y a des bonnes volontés sur tous les bancs de la gauche et des écologistes pour relever les défis sociaux, environnementaux et démocratiques qui préoccupent nos concitoyens. Nous sommes légitimement attendus sur ces questions essentielles : à nous d’être à la hauteur dans un contexte de menace inédite de l’extrême droite. 

Je suis triste d’entendre parler de l’Assemblée nationale en des termes qui sont de nature à jeter le discrédit sur cette institution majeure de notre démocratie. Soyons respectueux de notre patrimoine institutionnel et faisons de cette Assemblée un lieu de débat respectueux des points de vue différents. Argumentons, gagnons la batailles des idées, loin du théâtre des injures, des invectives et des manifestations agressives que nous ne pouvons que combattre. Les citoyens nous le demandent.

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