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Victoire pour les femmes : l'IVG enfin inscrite dans la Constitution !

Victoire pour les femmes : l'IVG enfin inscrite dans la Constitution !

Lundi 4 mars 2024. Jour historique pour les femmes : l’interruption volontaire de grossesse est désormais inscrite dans la Constitution, faisant de la France le premier Etat au monde à protéger constitutionnellement l’IVG.

Les députés et sénateurs réunis en Congrès ont voté pour l’inscription de « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans l’article 34 de la Loi fondamentale. Le texte a recueilli 780 voix pour et 72 contre.

C’est une victoire pour le droit de la femme à disposer de son corps et de choisir sa maternité, ainsi que pour les militantes féministes dont la pugnacité a été récompensée.  

Cette constitutionnalisation s’inscrit dans un contexte alarmant pour les droits des femmes. Les avancées obtenues de haute lutte dès les années 1970 sont en danger partout en Europe et dans le monde, alors qu’une femme sur trois connaît dans sa vie une interruption de grossesse, soit 16,5 % de la population mondiale. Le retour à la pénalisation, voire à la criminalisation de l’avortement atteste qu’aucune femme d’aucun pays ne peut se considérer à l’abri d’une idéologie niant leur droit à disposer d’elles-mêmes.

A titre personnel, j’aurai préféré, comme je le proposais dans ma proposition de loi déposée en 2022, que la Constitution garantisse « l’égal accès à l’interruption volontaire de grossesse ainsi qu’à la contraception », en son article premier, véritable écrin des différents droits individuels. Le droit à la contraception aurait pu prendre toute sa place comme l’affirmait Gisèle Halimi :  « Dans la logique de la contraception, je dis qu’est inscrit le droit à l’avortement ». L’avortement n’est pas un moyen de contraception, mais une solution de dernier recours dès lors que la contraception n’a pas fonctionné par « échec, erreur ou oubli », sans exclure toutefois les autres raisons justifiant un avortement. Les détracteurs de cette liberté n’attaquent pas de front les droits procréatifs mais oeuvrent en rognant petit à petit le cadre légal desdits droits et les conditions d’accès. Avant la quasi-interdiction de l’avortement en 2020 en Pologne, le gouvernement avait déjà restreint l’accès à la pilule du lendemain en 2017, en la conditionnant à une prescription médicale.

Mais parce que les victoires féministes sont souvent, à l’image de la consécration du droit à l’IVG il y a bientôt 50 ans, le fruit de compromis ; parce qu’il est important d’avancer collectivement sur la protection de ce droit ; parce que des milliers de femmes, en France et partout dans le monde, nous regardent et nous attendent ; nous avons opté pour une position en responsabilité, acceptant la formulation ainsi inscrite.

Cette constitutionnalisation désormais nous oblige et devra être suivie d’effets quant à l’amélioration de l’accessibilité à l’IVG dans la pratique. Le Planning Familial et les défenseurs de ce droit nous rappellent en effet, les difficultés pratiques auxquelles font face les femmes, qui n’ont pas toujours accès à l’information, à un centre médical proche de chez elles, ou encore qui se voient renvoyer de professionnels en professionnels. Le combat n’est donc pas fini.

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