Discours de Cécile Untermaier à Frangy-en-Bresse - Dimanche 18 août 2013

Mes chers camarades, mes chèr(e)s ami(e)s,
Mon cher Claude, Claude Bartolone, Président de l'Assemblée nationale,
Mon cher Arnaud, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, 
Mes chère)s collègues élu(e)s,
Mesdames messieurs les journalistes, 
Quel bonheur d'être à nouveau parmi vous, avec vous mes amis bressans, mes amis du Val de Saône et du nord de Chalon pour cette 41eme fête de la Rose, ici à Frangy-en-Bresse, à Frangy-en-France.
En tout premier lieu, il me revient de remercier les organisateurs, mes camarades en cuisine, dans les estafettes, montant les tentes, dressant les tables, cuisinant sans relâche 140 poulets, soit 280 cuisses et 280 ailes... si je calcule bien, quel travail ! Et ce travail, il est fait dans la bonne humeur depuis plus de 40 ans, 
Certains nous ont quitté, nous pensons à eux ce jour,  et a cause d'eux aussi, nous sommes particulièrement heureux de maintenir cette rencontre politique nationale, sur cette terre de liberté, de combat et de rénovation politique. Permettez-moi d'avoir une pensée particulière pour notre camarade Maurice Dutreuil qui livre un combat difficile à l'hôpital de Dijon.
Michel Debost, président de l'écomusée de la Bresse bourguignonne, explique très bien dans son ouvrage-en vente sur le site- cette aventure collective, d'abord bressane sur cette terre républicaine progressiste, sur cette terre où les hommes et les femmes n'ont peur de rien, n'entendent que leur courage et témoignent ici et ailleurs de leur énergie et de leur goût pour ces grandes fêtes populaires.
En tout premier lieu également, il me revient et c'est un immense plaisir de le faire, de remercier Claude Bartolone d'avoir ainsi répondu à mon invitation et celle de Jérôme Durain, premier fédéral de Saône-et-Loire et d'avoir pris le temps dans un calendrier épuisant de venir ici et s'adresser à nous avec cette sincérité et qualité qui a conquis les députés, pas seulement les nôtres, mais tous ceux qui sont attachés à l'esprit républicain. 
Enfin, outre mes chers collègues installés sur la scène ou dans le pré, il me revient  de saluer la présence d'Arnaud, dont la venue  en voisin, nous dit-il modestement..., ne diminue en rien l'importance  de sa présence, parmi nous,  sur ses terres, député 15 ans,  président du conseil général, Ministre du redressement productif...  Un ministère périlleux, mais nous qui connaissons bien Arnaud, ici, nous savons tous sa capacité à régler des situations difficiles, voire impossibles, ne l'a-t-il pas fait pour le conseil général 71, alors  plus encore nous savons sa capacité à œuvrer pour le redressement  la France.
Une France mise à mal par 10 ans de droite, laquelle au lieu d'atténuer, a accentué les effets les plus douloureux, en creusant l'écart insupportable entre les pauvres, de plus en plus pauvres et les riches, de plus en plus riches.
Le bilan de l'UMP, c'est la montée du chômage, une dette de plus de 600 milliards pour les seules dernières années et comme stratégie, une croissance qu'on osait annoncer en 2013 au niveau de 1,75% ! Vous voyez le désastre auquel nous avons échappé par notre volonté militante qui nous a donné la victoire en mai, puis juin 2012.
C'est dans ce contexte extrêmement difficile que la gauche est au pouvoir. Nous nous sommes mis au travail sans relâche, tout en découvrant chaque jour un peu plus le bilan calamiteux que la droite nous avait caché.
Nous avons mis en place de nouveaux outils, en lien avec les priorités fixées par François Hollande : La banque publique d'investissement, le crédit impôt compétitivité emploi, le soutien à l'innovation, la structuration des filières, des outils pour des investissements stratégiques.
Les emplois d'avenir, les contrats de génération, les emplois francs...
Rappelons-nous que la droite n'a pas voté ces mesures, prise au piège d'une politique politicienne, tournant le dos à la seule considération urgente, l'emploi, donner de l'emploi aux jeunes et aux séniors.
L'école,  la santé dans sa dimension de prévention et d'égal accès aux soins, les économies d’énergie, la loi sur la sécurité sociale, la loi fiscale qui taxe désormais autant les revenus du capital que du travail, la loi bancaire, tous ces dispositifs ont été mis en place ou pour la loi sur les sites rentables, le seront très prochainement.
Nous avons commencé à remonter la pente.
Les derniers chiffres du 2ème trimestre traduisent  une évolution favorable méconnue depuis deux ans ; ils  laissent espérer une tendance durable.
Des emplois ont été préservés, d'autres créés, 50 000 emplois d'avenir, c'est autant de jeunes qui ne vont pas frapper à la porte de Pôle emploi. L'école comptera plus de maîtres que de classes à la prochaine rentrée....
Les  résultats  ne sont pas aussi immédiats que nous le souhaiterions, mais la pente est très raide et les solutions ne sont pas seulement franco-françaises. Certains d'entre vous nous demandent d'aller plus loin et plus vite et émettent des doutes sur les outils mis en place.
A ces camarades que j'entends, je répondrai que  la loi n'est sans doute jamais parfaite, elle ne peut satisfaire l'objectif poursuivi à 100%, que la complexité de la situation ne permet pas un redressement immédiat. pour autant, il nous appartient,  nous les députés, dans nos commissions respectives, de veiller à ce que les politiques publiques ainsi mises en place soient évaluées par nous et dans des délais proches, de sorte que nous puissions, dans un esprit constructif ( et non pas d'inventaire...) tirer un bilan, dresser un constat et proposer des orientations pertinentes. C'est pour nous une exigence désormais inscrite dans la constitution.
Cette évaluation, elle doit être faite pour le CICE,  ce sont 20 milliards qui lui sont consacrés... elle devra être faite pour la santé (quid des dépassements d'honoraires ? ), sans doute aussi pour la loi bancaire, etc, …
Mais vous voyez, nous agissons,  la difficulté de la situation ne nous réduit pas à l'impuissance. " L'impuissance qui est synonyme de désespérance porte en germe les pires excès " nous dit le sociologue Alain Touraine, dans son ouvrage sur l'après-crise.
Je voudrais maintenant insister sur la transformation du système politique à laquelle nous travaillons depuis un an. Oui, le système politique se transforme. Il change, il change d'abord dans les méthodes de travail et de gestion de la vie publique, il change ensuite dans les institutions et leur fonctionnement.  
1- Le changement dans les méthodes :
Le changement c'est
-  la fin du cumul des mandats s'agissant des parlementaires :
Nous avons voté la loi, une loi claire, lisible qui exclut tout cumul de mandat de parlementaire avec un mandat exécutif, quel qu'il soit.
La loi s'appliquera en 2017.
Mais, ce non-cumul n'est pas une fin en soi. Il doit impliquer un travail législatif plus efficace à l'Assemblée nationale, comportant aussi les tâches d'évaluation et de contrôle.
Avec le non cumul, le député devra plus encore contribuer à  créer ce lien indispensable entre le local et le national, entre le citoyen et l'action politique.
Ici, nous avons lancé les Ateliers Législatifs Citoyens de la quatrième circonscription, les ALC4, dont il faut rappeler qu'ils s'efforcent d'organiser un débat sur la loi,  en amont et en aval. Nous allons dès demain, les compléter par la mise en place d'un site contributif ou participatif sur les projets de loi. Nous avons lancé un groupe de travail sur les économies d'énergie et prévu un observatoire de la santé. Redonner la parole au citoyen, la recueillir et enrichir ainsi le débat législatif. C'est ainsi que nous pourrons redonner un sens localement à l'action publique poursuivie.
- le changement c'est la participation citoyenne : celle que je viens d'évoquer, mais aussi celle  inscrite dans la charte de l'environnement  et rendue  effective depuis la loi de 2012. Répondez, chers ami(e)s lorsqu'un texte est mis en consultation sur internet !
- la diversité et la parité : Nous menons ce combat de renouvellement et de féminisation de la vie publique. Même l'UMP, contrainte et forcée par nos mesures justes, essaie de devenir plus paritaire (c’est dire). Mais, en fait, la parité, ce n'est pas seulement un visage, un quota, c'est une philosophie de partage et de respect. La loi, indispensable certes, ne suffit donc pas.
C'est un changement des mentalités, nous y travaillons. Nous voyons bien nous à gauche, dans l'hémicycle, que l'opposition n'a pas évolué ; cette opposition en costume-cravate,  vitupérant contre toutes les avancées sociales. 
- le changement c'est la transparence de la vie publique et la fin de l'entre soi :
La fin de l'entre soi, le conflit d'intérêt , c'est ce que nous poursuivons sans relâche.
Par  exemple, pour l'exemple qui m'est cher, parce que j'ai eu le privilège de présider le groupe de travail qui, après deux missions sur le terrain et de multiples auditions, a remis un rapport à Christiane Taubira, avec l'organisation de la justice commerciale et la fin de l'entre-soi dans les tribunaux  de commerce. Evidemment la Droite est vent debout.
2- Le changement concerne aussi après les méthodes, les institutions :
- l'indépendance  de la justice. Des garanties ont été apportées par le Gouvernement. Nous avons, à la commission des lois, tenté une réforme du conseil supérieur de la magistrature, du conseil constitutionnel, mais à ces mesures qui emportent une réforme de la constitution et donc une majorité des 3/5ème, la Droite y a fait obstacle.
Cette  indépendance de la justice, garante d'un état de droit, à été mise à mal par 10 ans de Droite. 
D'ailleurs j'en viens même à douter de la capacité des députés UMP à apprécier le concept même  d'indépendance de la justice. 
Je vous en donne pour exemple  la commission Cahuzac dont j'ai suivi scrupuleusement toutes les auditions en qualité de responsable et vice-présidente :  il ne fait pas de doute que la justice a joué son rôle sans entraves, de manière exemplaire  et dans des délais qui ne souffrent aucune critique.. De quoi vraiment être fiers.
Mais, les députés de l'opposition, membres de cette commission, comme son président,  ont beaucoup de mal à comprendre que le président de la République se soit refusé à toute ingérence et considéré qu'il appartenait en toute liberté évidemment à la justice d'agir comme à  la presse de dire...
N'est-ce-pas d'ailleurs la  droite qui dernièrement a encore fait  la preuve de son incivisme et de sa désinvolture dans ce domaine (pour reprendre les propos de Christiane Taubira), en  décidant en 2004 par décret, donc par un acte administratif et non par la loi, des modalités de prescription des peines! Et,  c'est toujours cette même droite qui a rétabli le dispositif législatif adéquat en catimini en mars 2012.
- le rôle en devenir du parlement, lequel  dans sa diversité et sa richesse, doit constituer  une réelle  force de proposition  en soutien  à l'action du Gouvernement, une force d'évaluation et un contrepoids démocratique à une  haute administration très compétente mais  par trop puissante. (je me permets d'en parler sous le regard de mon président ...).
J'ajouterai seulement que le député en relais d'un travail local  avec les citoyens devra voir sa parole davantage prise en considération par le gouvernement.
- la décentralisation, bien sûr les institutions se sont les institutions locales, la décentralisation qui fonde désormais  très utilement des Métropoles à statut de droit commun ou à statut particulier mais qui doit aussi dans les discussions à venir prendre la mesure de l'importance de la commune. La commune telle qu'elle est définie depuis huit siècles, la commune historique si vous voulez. La commune, savez-vous, c'est une institution singulière,  une  société locale, née des relations proches entre des hommes et des femmes... Alors que les départements, pardon cher Rémi, puis les régions dans les années 1960, n'étaient à l'origine, qu'une division du territoire national par l'Etat et pour l'Etat.
Certes, il nous faudra privilégier l'approche par bassin de vie, il nous faudra réorganiser les compétences en ce sens. Peut-être  faudra-t-il envisager une commune nouvelle, mais en tout cas, il nous faudra veiller à conserver ces communes historiques et à l'intérieur de celles-ci, des compétences qui permettent aux maires et  bénévoles qui les entourent, de donner un sens à leur engagement. La démocratie se niche là aussi. Et  veillons, en ces temps troublés, où le sentiment d'abandon est synonyme de tous les excès,  à ne pas nous priver de cette parole républicaine que portent la grande majorité des maires et leur conseil dans nos campagnes.
Voilà mes cher(e)s camarades, mes cher(e)s ami(e)s, ce que je voulais vous dire aujourd'hui,
En  conclusion,  vous me permettrez de lire les dernières lignes du discours  que Claude Bartolone avait prononcé à la suite de son élection de président de l'Assemblée nationale, un discours que je vous invite à aller lire sur le site de l'Assemblée :
Chers collègues, (...)/
Je sais d'où je viens. J'assume tout de ce que je suis, un fils de prolétaire, un enfant de Tunis, né de père italien et de mère maltaise qui, un beau jour de 1960, dut transiter en vingt-quatre heures d'une rive à l'autre de la Méditerranée, de l'odeur des orangers et de la caresse du soleil à la vie des usines qui rythmait alors le Pré-Saint-Gervais, ma ville d'adoption, en bordure de ce département qui ne s'appelait pas encore la Seine-Saint-Denis.
Rien ne me destinait à m'élever. Rien ne me vouait à me transcender. Rien, sauf la République, ses valeurs, son école, les seules à pouvoir donner à des parents aimants la force de contrarier les mauvais destins. Je dois tout à la République et je veux lui rendre aujourd'hui ce qu'elle m'a donné" 
Nous aussi, comme aujourd'hui  avec Claude Bartolone et Arnaud Montebourg, nous devons tout faire, chers camarades, chers amis, pour qu'ensemble, nous préservions cette République, République  de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Parce que le changement dans lequel nous nous sommes engagés, doit s'amplifier encore, il faut nous mobiliser pour les enjeux lointains et proches, pour les enjeux à venir que sont les municipales  puis les européennes.
Je compte sur votre mobilisation, militants, sympathisants, peuple de gauche, Nous avons besoin de vous pour mener à bien ce combat pour nos valeurs de justice, de solidarité, de respect des droits humains comme de l'environnement.
Frangy, le 18 août 2013,
Cécile Untermaier,
Députée de la Bresse et du Val-de-Saône.

 

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