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Fugues d'hôpitaux psychiatriques : ma question au Gouvernement

Fugues d'hôpitaux psychiatriques : ma question au Gouvernement

Lors de la session des questions au Gouvernement cette semaine, j'ai interrogé le ministre des Solidarités et de la Santé sur les "sorties non voulues" qui se sont produites dans deux hôpitaux psychiatriques toulousains en l'espace de dix jours.

"Monsieur le Ministre,

1/ En l'espace de 10 jours, 4 individus considérés comme très dangereux, et tous passés par une unité pour malades difficiles, sont parvenus à s'échapper d'hôpitaux psychiatriques publics toulousains. 

Si ces informations ne suffisaient à inquiéter la population, ces fugues ne sont pas des cas isolés d’après la présidente de l’Union syndicale de la psychiatrie, qui relate en moyenne 3 fugues par semaine dans le seul établissement dans lequel elle travaille. 

2/ Ces incidents ne sont que la partie émergée de l’iceberg, reflétant la dure réalité de la psychiatrie, véritable parent pauvre de la médecine, impactant les professionnels, comme les patients. 

3/ Certes, un hôpital psychiatrique est un lieu de soin et non de détention. Et si « on ne juge pas les fous », la décision d’irresponsabilité pénale de la Justice, doit s’accompagner de garanties de soins et de protection, pour le patient et la population, apportées par le ministère de la Santé. Sans surjouer la sécurité, nous savons tous que c’est à l’aune de ces obligations légitimes que l’irresponsabilité pénale est admise dans notre société. 

4/ La situation de la psychiatrie étant ce qu’elle est, nous redoutons la limitation de la durée des soins et la multiplication des sorties non voulues et potentiellement dangereuses.  

→ Monsieur le Ministre, avec quels partenariats et quelles mesures comptez-vous garantir les exigences de soins dans la durée et de protection de la population, qu’appelle la prise en charge psychiatrique ? "

Le ministre m'a confirmé que l'Agence régionale de santé Occitanie s'était saisie de la question, que des mesures de sécurisation des sites ont été mises en place, que des moyens supplémentaires avaient été attribués dans le cadre des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie et que de nombreux bâtiments étaient en cours de rénovation. On ne peut toutefois ignorer la déception des professionnels de la psychiatrie, pour qui lesdites Assises n'auront aucun impact au regard de l'état dans lequel se trouve aujourd'hui la psychiatrie.

J'ai tenu à rappeler la nécessité de développer le lien justice/santé dès lors qu'une personne est déclarée irresponsable pénalement. Parce que la population et les victimes le demandent, nous devons être en capacité de garantir la pérennité des soins, des sorties contradictoirement examinées par la justice et la santé et prévenir les sorties intempestives.

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