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32ème Atelier Législatif Citoyen sur la réforme des retraites

32ème Atelier Législatif Citoyen sur la réforme des retraites

Cet Atelier Législatif Citoyen (ALC), organisé jeudi soir à Tournus en présence du sénateur Jérôme Durain, avait pour objectif de vous présenter les principales mesures du projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale (PLFRSS) pour 2023, et d’échanger sur ce sujet majeur qui vous préoccupe à partir de cas concrets.

Pour le Gouvernement, une réforme du système des retraites est nécessaire car ce dernier serait en péril. Il s’appuie sur des projections du Conseil d’orientation des retraites (COR) qui indique que le système de retraites devrait accuser un déficit dans les décennies 2030 à 2050 lié au “papy-boom”.

Or, dans les faits, cette réforme n’est pas justifiée par les perspectives financières du système de retraites. Elle est injuste et brutale. C'est la raison pour laquelle, avec mon groupe politique, nous demandons son abandon.

Reporter de deux ans l'âge légal, c'est creuser plus encore les inégalités d'un système qui mérite d'être réformé en effet, mais pas par ce seul moyen. Les femmes et les salariés nés dans les années 60 seront les premiers impactés par cette réforme.

C'est pénaliser les séniors : le taux d’emploi des 55-59 ans était de 75 % en 2021. Et passé l’âge de 60 ans, ce taux chute à 35,5 % et à 20 % après 64 ans. Le taux de chômage des seniors stagne depuis 5 ans, alors que l'on constate une baisse moyenne du chômage.

C'est pénaliser les jeunes dont 18 % des actifs de moins de 25 ans sont au chômage.

C'est pénaliser les personnes en situation de handicap : 13 % d’entre elles sont au chômage. 

C'est surtout pénaliser les femmes qui ont des carrières hachées et les salaires les plus faibles. Elles participeraient, par ce report d'âge, à hauteur des 2/3 de la contribution attendue par la réforme.

C'est aussi pénaliser ceux qui travaillent depuis 17 ans, qui devront attendre 2 ans de plus, sans surcote, pour partir à 62 ans au lieu de 60 ans alors qu'à 60 ans ils auront toutes leurs annuités.

Selon plusieurs économistes, compte tenu du faible gain économique attendu, des conséquences sociales certaines pour les seniors, les plus modestes et le rejet général de la mesure, cette réforme ne se justifie pas.  

En conclusion, je suis de plus en plus convaincue qu'il faut abandonner l'âge légal et ne prendre en compte que les annuitées, laissant ainsi le libre choix de la date à laquelle on souhaite (ou en capacité) de faire valoir ses droits à la retraite ; les annuitées n'étant pas les mêmes selon la pénibilité du travail et les interruptions involontaires de carrière. 

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