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Réunion au CHS de Sevrey sur l'état de la psychiatrie et de la psychologie

Réunion au CHS de Sevrey sur l'état de la psychiatrie et de la psychologie
Crédits: Getty / DrAfter123

Jeudi dernier, je me suis rendue au centre hospitalier spécialisé de Sevrey afin d'échanger sur l'état de la psychiatrie et de la psychologie avec des représentants de la CGT.

Fin septembre dernier, se sont tenues les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, consultation organisée par le Gouvernement, au sujet de ce "parent pauvre de la médecine". J'avais d'ailleurs posé une question au Gouvernement sur ces Assises.

La spécialité psychiatrie souffre d'une démographie de ses spécialistes en chute libre : en 2020, 11% de places d’internes en psychiatrie sont restées vacantes. Sur l'année 2020-2021, elle arrive 40ème sur les 44 spécialités choisies par les internes. Cette discipline est en effet peu valorisée, victime encore de la stigmatisation de la maladie mentale, et ne bénéficie que de peu de moyens : plus de 30 000 lits ont été supprimés en service psychiatrique entre 1993 et 2018, les enseignants sont en nombre insuffisants et les rémunérations restent faibles et peu évolutives.

En Saône-et-Loire, le personnel en psychiatrie et en psychologie ne permet pas de répondre à une offre de soins satisfaisante :

  • Au centre médico-psychologique (CMP) du Creusot : un mois d’attente pour un entretien d’accueil.
  • AU CMP de Chalon : plus d’accueil.
  • En pédopsychiatrie : 1 an pour obtenir un rendez-vous en moyenne sur le département.
  • La répartition sur la région est inégale : 80 % des internes en psychiatrie vont en Côte d’Or et 7% dans les autres départements de Bourgogne.
  • Les psychiatres sont de plus en plus en charge de tâches administratives, impactant le temps effectif des soins.

Au CHS de Sevrey, qui compte 250 lits, 25 lits ont été fermés provisoirement, sans que la date de réouverture ne soit connue. Il s'agissait de la seule solution pour que le personnel puisse prendre des congés en fin d'année. J'ai d'ailleurs adressé un courrier  au ministre à ce sujet. Les difficiles conditions de travail, à flux tendus, le manque de moyens et de considération entraînent de nombreuses démissions. Ce sont 15 postes d'infirmiers et d'aides-soignants qui sont vacants à Sevrey, alors que des CDI sont proposés d'entrée.

Les annonces issues des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie n'ont pas satisfait les attentes de la profession, en particulier les consultations (dix séances) chez le psychologue qui seront remboursées sur prescription médicale. Les professionnels demandent un accès direct, sans passage par une prescription et évaluation médicale, aux consultations et suivis psychologiques pris en charge par l'assurance maladie, à un tarif représentatif du travail des psychologues. La désertification médicale nous oblige à simplifier et aller vers un accès direct à ces spécialistes.

Par ailleurs, il est demandé une revalorisation et une harmonisation des grilles de rémunération, qui dans les trois versants de la fonction publique, ne sont plus en rapport avec le niveau de qualification et de responsabilité des psychologues, fort mécontents des dernières dispositions prises dans le cadre de la loi de Finances.

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