Inauguration de l’agence Pôle emploi à Chalon-Nord

Inauguration de l’agence Pôle emploi à Chalon-Nord

Inauguration de la nouvelle agence Pôle Emploi Chalon nord aux Prés Saint-Jean. Un outil plus vaste et plus fonctionnel, fort de 40 agents, installé au cœur des quartiers prioritaires de la ville. De quoi lutter plus efficacement contre le chômage en se servant notamment de la formation, en lien avec la Région Bourgogne Franche-Comté, comme levier de retour à l’emploi.


Je vous propose de lire l'interview de Jacques ATTALI,  publiée dans Le Monde le 13 septembre 2016, à l’origine du Mouvement pour une économie positive. Je suis tout à fait en phase avec Jacques Attali lorsqu’il dit : « La recherche de la positivité implique des changements de comportements, pour soi comme pour les autres, de l’altruisme, et surtout beaucoup d’ambition pour le collectif. »

 

Jacques Attali : « L’économie positive devrait être au cœur des débats ». Jacques Attali est à l’origine du Mouvement pour une économie positive et du LH Forum, une initiative de Positive Planet, organisation non gouvernementale qu’il a créée en 1998.

L’indice 2016 de positivité des ­nations montre que l’écart entre les pays de l’OCDE (les plus développés) se resserre. Est-ce le signe de stratégies prenant un peu mieux en compte l’intérêt des prochaines ­générations ?

A vrai dire, je n’en suis pas certain. Si les performances se rapprochent, il faut aussi observer les tendances fortes. L’Europe du Nord est toujours très en avance et l’Italie dégringole alors qu’elle avait semblé rattraper son retard les années précédentes. La France stagne en milieu du peloton, loin derrière l’Allemagne. On pouvait penser que l’Allemagne allait pâtir de sa mauvaise situation démographique, mais la qualité de ses infrastructures, sa culture de l’écologie, et sa pratique de la démocratie dans l’entreprise la placent devant nous.

Cependant, le plus préoccupant est ailleurs : si le classement se resserre, on ne sent aucune amélioration globale. Les pays de l’OCDE ne progressent pas. Cela devrait faire les gros titres de la presse, car c’est un signal d’alerte. En période de campagne présidentielle, il ne faut plus parler d’anecdotes mais enfin du fond et des enjeux de long terme. Il faut montrer à quel point les performances de la France sont très moyennes dans de trop nombreux domaines : la démocratie, l’école, l’université, les infrastructures… Cela devrait être le cœur du débat présidentiel et des propositions des candidats.

La ville du Havre vient de calculer son indice de positivité. Dans cette étude, on retrouve la faiblesse française dans l’éducation et le maintien des inégalités. Il faut être téméraire pour publier de tels indicateurs…

Edouard Philippe [le député-maire (LR) du Havre] le fait, car il a la volonté d’affronter ces enjeux. En France, la reproduction des inégalités sociales est très violente. Voilà pourquoi, au premier rang des réformes que je préconise, figure le renforcement des moyens alloués aux écoles maternelles situées dans les quartiers les plus défavorisés. Tout se joue là. Un enfant arrivant au primaire avec un vocabulaire de 400 mots n’a pas le même avenir que celui qui en maîtrise 2 000.

L’idée de l’indice date de 2013. Il a fallu attendre 2016 pour que des entreprises et des territoires s’en emparent. La démarche est-elle trop exigeante, trop perturbante ?

Je reconnais que l’indice de positivité n’occupe pas encore le devant de la scène. En France, on n’aime guère prendre de risques. Mais maintenant que Le Havre s’est lancé, d’autres vont vouloir l’imiter. Nous discutons avec Bordeaux et Aix-en-Provence et je tente de mobiliser les maires des grandes villes.

Beaucoup accepteront, car la crédibilité de nos indices est reconnue. Notre objectif est de le généraliser à toutes les grandes villes avant les municipales de 2020. Il faut qu’une ville qui n’entre pas dans cette logique de transparence, qui ne veut pas se faire évaluer soit suspecte. Avant d’accorder un prêt, les financeurs publics et privés devraient prendre en compte la positivité des entreprises, des villes et nations. C’est notre objectif. Ce sera long. Cela exige un travail de ­conviction et l’intérêt des médias.

Les villes sont en permanence ­soumises à des classements dans les médias. Vous comprenez ­qu’elles en soient lasses ?

Bien sûr ! Notre indice sert d’abord au management et aux choix dans les investissements, mais si une ville veut attirer des investissements et des talents, elle a intérêt à être « positive ». La positivité, c’est un facteur majeur d’attractivité. Nous sommes en train de créer une marque qui mérite la confiance par la qualité de son travail. Il est peut-être possible d’améliorer l’indice, mais c’est sur la qualité du travail que nous allons nous imposer.

Comment faire confiance à un ­indice qui compare un géant de la distribution à une compagnie d’assurances ?

C’est toute la complexité de l’indice, mais c’est possible. L’indice mesure si l’entreprise s’inscrit dans une démarche de durabilité à long terme. Et les questions sont les mêmes pour toutes. De la prise en compte de l’environnement à l’innovation technologique, en passant par la stabilité de l’implantation ou le dialogue social, tous nos items sont transversaux, les mêmes pour tout le monde.

En fait, nous mesurons une mentalité. Les industries ne sont pas comparables dans leurs produits ou leurs méthodes, mais dans leur mentalité, elles le sont. Notre démarche est idéologique, dans le bon sens du terme. Elle est culturelle, comportementale, sociétale. La recherche de la positivité implique des changements de comportements, pour soi comme pour les autres, de l’altruisme, et surtout beaucoup d’ambition pour le collectif.

Au LH Forum, vous allez débattre avec Angus Deaton, le Prix Nobel d’économie 2015 qui, lui, parle d’une nécessaire relance de l’investissement public. Aurait-elle une chance de se fonder sur les critères de l’économie positive?

C’est même fondamental ! Rien n’est plus lié à l’intérêt des générations suivantes que l’investissement public. Les taux d’intérêt sont si bas qu’il est fou de ne pas investir davantage. Ne serait-ce que pour remettre en état nos infrastructures, des prisons à la défense en passant surtout par les écoles ou les hôpitaux.

Il faut aussi des réformes institutionnelles pour mieux utiliser ces investissements et rendre plus rationnelles les structures de décisions. Cela aussi devrait être au centre de nos débats nationaux. Nous allons proposer aux candidats à la présidentielle dix engagements concrets pour un avenir positif, qui découleront largement de l’indice. Et nous leur demanderons des engagements formels.

 Jean-Pierre Gonguet

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