#agriculture

Une crise agricole avant tout économique et commerciale

Une crise agricole avant tout économique et commerciale

La colère agricole qui secoue notre pays depuis plusieurs jours n’est pas une surprise. Une véritable transition de notre modèle agricole s’impose vers davantage de reconnaissance du travail rendu, condition indispensable pour offrir des perspectives à nos agriculteurs et réveiller les vocations alors que la moitié d'entre eux partira à la retraite dans les dix ans.

Cette crise est avant tout économique et commerciale avec des géants de l’industrie et de la distribution agroalimentaires qui se livrent une guerre des prix toujours plus forte, et dont les agriculteurs sont toujours les grands perdants. Il est temps d’instaurer un « prix citoyen » qui affiche clairement sur les produits les marges réalisées par chaque maillon de la chaîne !

A l’heure de la crise climatique qui nous frappe, la préservation de notre environnement et de notre santé ne doit pas être sacrifiée sur l’autel du libéralisme économique et des accords de libre-échange mondiaux, comme celui signé avec la Nouvelle-Zélande en novembre dernier.

Depuis des années, nous défendons la nécessité de stabiliser les politiques agricoles vertueuses, soutenir l'élevage - en particulier extensif - et valoriser l’ensemble des services rendus par nos agriculteurs, qu’ils soient économiques, sociaux, environnementaux ou d’intérêt général territorial.

Nous constatons depuis 2018 l’échec des lois EGALIM, et que les subventions de l’Etat à destination des agriculteurs ne sont jamais totalement au rendez-vous. Combien de fois ai-je dû alerter les ministres, préfets de région, Agences de l’eau pour que différents contrats (MAEC Natura 2000, systèmes herbagers...) soient entièrement financés ? Je n’oublie pas non plus les discussions pour autoriser les curages de biefs, ni la nécessité d'une grande loi foncière. 

Le rééquilibrage des relations commerciales tout au long de la chaîne agroalimentaire, le refus de la concurrence déloyale et la simplification des procédures doivent être la priorité si nous voulons vraiment parvenir à une juste reconnaissance du travail, et donc du revenu des agriculteurs.

A lire aussi