Mission de réflexion sur l'avenir de nos institutions : réflexions sur les élus et les partis politiques





Les élus et les partis politiques

Un premier constat : on se trouve aujourd’hui dans une période de transition d’un renouveau des partis à venir. Aujourd’hui les doctrines politiques ne sont plus assez tranchées pour donner une lisibilité aux électeurs. On ne peut pas nier qu’une partie des élus UMP sont proches des idées du FN, le PS se déchire sur les doctrines, d’une gauche radicale à une doctrine plus libérale, l’UMP se déchire de son côté entre les doctrines ultra-libérale, conservatrice, interventionniste, etc.

Un autre constat : le désintérêt et le manque de confiance des citoyens envers les partis qui en fait correspond au manque de confiance envers les élus.

Le désintérêt envers les partis, ce n’est pas autre chose que le désintérêt envers la politique et la défiance envers les élus.

D’ailleurs, preuve en est, le seul parti qui tire son épingle du jeu est le FN. Or, c’est le parti qui augmente sans cesse le nombre de ses électeurs, de ses élus, et de ses adhérents.

Il y a bien entendu de nombreuses raisons à ce vote, dont le rejet de la politique actuelle. Mais il est intéressant de constater que de nombreux jeunes se tournent vers le FN car ils ont l’impression que les vieux partis comme le PS, l’UMP sont bloqués, fermés, favorables aux éléphants, aux ténors, qu’il n’y a pas de place pour la jeunesse, les nouveaux-arrivants. Or, ce n’est pas complément faux, puisque le FN a présenté de très jeunes candidats aux dernières élections, et semblent accorder une place importante aux jeunes militants.

Plusieurs réponses sont possibles, et en premier lieu, compléter la réforme du non cumul par une seconde réforme sur le non cumul dans le temps, en limitant à trois le nombre de mandats. Cela permettra un renouvellement des candidats, et donc des cadres d’un parti politique, laissera forcément une place plus importante à la jeunesse.

Autre intérêt du non cumul, le renouvellement étant plus fréquent, pour éviter l’instabilité politique, les partis devront définir des doctrines claires, à long terme, que devront représenter les candidats successifs. Cela permettra de moins personnaliser la vie politique, et de privilégier davantage les idées portées par les candidats.

Ces idées doivent être discutées librement par les partis qui doivent davantage porter les idées dans le débat public. Le rôle doit être celui de support du débat public. À ce titre, les primaires présidentielles sont une très bonne chose, elles permettent de créer un débat public entre des candidats d’un même parti, tout en impliquant les militants.

Cela permet aussi d’éviter de sombrer dans l’idée néfaste très française de doctrines unanimistes, la politique c’est un débat d’idées, il ne faut donc pas avoir peu d’avoir des idées différentes au sein d’un parti politique pendant le temps des primaires, après on se rallie.

L’intérêt des partis n’est pas seulement parisien, entre militants, rue Solférino, il faut que les partis politiques portent le débat dans l’espace public au niveau local. Les partis politiques sont aujourd’hui trop des organes administratifs et pas assez des organes démocratiques qui lancent le débat, organise de véritables réunions publiques pour discuter des enjeux, des priorités locales, etc.

Les partis doivent effectuer des ALC, convoquer les citoyens pour discuter des problématiques politiques, expliquer ce qui se passe à l’Assemblée, dans les ministères, les textes en débat, à venir, leur contenu, etc.

Ensuite, plusieurs autres pistes de réflexion. Les partis politiques doivent être les garants de la parité d’après la Constitution de 1958. Or, on s’aperçoit que les partis, surtout l’UMP, préfèrent payer les amendes plutôt que de respecter la parité entre les candidats.

Dès lors, il convient de renforcer les sanctions, et de s’assurer qu’elles seront effectivement prononcées par les juridictions concernées.

Il convient de faire des partis politiques des vecteurs d’exemplarité en matière de parité, en matière de probité, en matière de débat, c’est à ce prix qu’ils redeviendront des espaces publics dont s’accapareront les citoyens.

Il convient de renforcer la transparence du fonctionnement des partis, qui représentent des organes administratifs très opaques, où prédomine une espèce d’apparatchik des cadres qui sont nommés dans le secret, par des intrigues, etc. Il faut ouvrir aux jeunes, montrer que les partis sont des espaces d’engagement ouverts, qu’ils peuvent entreprendre des actions importantes sur le terrain, que les représentants au sein des partis sont effectivement représentatifs des citoyens et non des intrigants qui trainent dans les rangs depuis des années.

Enfin, il convient de prévoir un véritable statut pour les partis, car la loi prévoit qu’il s’agit d’association. Peut-être faudrait il leur accorder un statut plus spécifique afin de garantir leur transparence, et notamment la transparence de leur financement.

Ce statut spécial qui exigerait de répondre à un certain nombre de critères (objet social, durée de vie, contrôle extérieur indépendant, etc.), permettrait d’éviter le problème des micro-partis. Il faut un meilleur contrôle sur ce point. En ce sens, il faut interdire le financement des partis politiques par d’autres partis.
Il faut également une meilleure lisibilité du financement des campagnes de la part de la commission nationale des comptes de campagne dont le contrôle doit reposer sur un recueil des bonnes pratiques en la matière, ces bonnes pratiques seraient tirées des expériences, de la pratiques.


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