Claude Bartolone : Il faut savoir entendre les silences



Bien sûr, ce premier dimanche municipal est d’abord un mauvais tour pour la démocratie, avec une abstention record et une extrême-droite rugissante.

Mais ce doit être surtout une invitation.

La glorieuse incertitude de la démocratie, c’est que rien n’est jamais ni acquis ni perdu d’avance, à condition que nous sachions convoquer nos fondamentaux et parler au peuple de gauche.

Un peu partout en France, la jeunesse nous a manqués ; les couches populaires se sont détournées ; les classes moyennes nous ont évités ; les banlieues et les campagnes se sont terrées.

Il faut savoir entendre les silences. Nous autres, à gauche, on vit ou on meurt par le vote des humbles.

Il sera toujours temps de tirer les enseignements de tout cela à la faveur du second tour, et de rivaliser de mots définitifs.

En attendant, n’ayons qu’un mot à la bouche : mobilisation. Mobilisation pour les villes de gauche, mobilisation pour les services publics locaux, mobilisation pour les élus qui ont bien et beaucoup travaillé aux quatre coins de l’hexagone.

Car les Français, ceux qui souffrent, n’ont pas le luxe de voir déferler une vague bleue sur leur ville, celle qui emporterait les relais de solidarité. Encore moins celui de voir le FN conquérir des municipalités. Même si l’enseigne lumineuse a changé, c’est le même message haineux qu’ils trouveront dans les rayons. »

Pour cette semaine, et pour toutes les suivantes, l’honneur de cette majorité, ce doit être de se souvenir de qui elle est, d’où elle vient et où elle va.

Claude Bartolone

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