L’amitié franco-allemande est indispensable pour redonner un élan au projet européen

Communiqué de Najat Vallaud-Belkacem

Chacun connaît la force de la relation franco-allemande.

Le gouvernement a un dialogue quotidien et permanent avec le gouvernement allemand pour établir les convergences nécessaires à l’approfondissement du projet européen. Il est normal qu'il y ait des différences de vue et des débats notamment quand les gouvernements français et allemands ne sont pas de la même famille politique. L'objectif doit être d'arriver à un accord pour faire avancer l'Europe.

Les socialistes sont dans leur rôle en préparant un texte en vue de sa convention sur l’Europe. Ce texte, qui est appelé à être débattu et amendé par ses militants, n’est pas celui du gouvernement. Il est naturel qu’il y ait des débats sur l’Europe en prévision des élections européennes.

La force de l’amitié franco-allemande s’est illustrée ces derniers mois :

- Elle a permis l’adoption, en février, d’un budget européen pour la période 2014-2020 qui a mis en échec les demandes de rabotage systématique des crédits de la part des dirigeants conservateurs européens.

- Elle a également permis la concrétisation de la taxe sur les transactions financières, dans laquelle 11 pays sont désormais engagés.

Hier encore, ce dialogue a conduit à une initiative commune pour le renforcement de la réglementation européenne contre le blanchiment d’argent. Wolfgang Schaüble et Pierre Moscovici ont adressé le 26 avril à la Commission européenne en ce sens.

Notre politique de réorientation de l’Europe obtient des résultats :

- Elle s’est traduite quelques mois après l’élection de F Hollande par l’adoption d’un Pacte européen pour la croissance et l’emploi doté de 120 milliards d’euros dès juin 2012.

- Elle a permis l’adoption d’une réforme sans précédent de la surveillance bancaire européenne.

- Elle a conduit M Sapin à présenter en novembre 2012 un programme d’ensemble pour la construction d’une Union sociale européenne.

- Elle conduit aujourd’hui la France à présenter un programme de stabilité qui permet le jeu de stabilisateurs automatiques. Récemment, José Manuel Barroso a lui-même reconnu que l’austérité avait ses limites.

Un dialogue intense et franc avec l'Allemagne est la clé pour résoudre les problèmes de l’Europe :

Le gouvernement a un dialogue franc avec l’Allemagne. « Nous ne taisons pas nos divergences ». (T. Repentin, 27/04). Trouver des solutions pour l'Europe passe par des tensions amicales. Les discussions existent et sont nécessaires notamment sur plusieurs sujets, par exemple :

- la relance, notamment dans les pays en excédent ;

- sur la solidarité et la mutualisation dans la zone euro ;

- le champ et la nature des réformes structurelles, qui ne doivent pas être une libéralisation idéologique, mais des réformes intelligentes du marché du travail et de l’organisation des marchés de biens et services.

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