Souvenons-nous de Jean Moulin et de la création du Conseil National de la Résistance

Souvenons-nous de Jean Moulin et de la création du Conseil National de la Résistance

Le mercredi 27 mai a marqué la Journée nationale de la Résistance. L'occasion de se souvenir de Jean Moulin et de la création du Conseil national de la Résistance (CNR).

A Louhans, le site n° 16 du Parcours de mémoire de la Résistance,  place du général de Gaulle,  est le lieu idéal pour se souvenir  que le 27 mai 1943, Jean Moulin présida à Paris, au n°48 de la rue du Four, la première réunion du Conseil National de la Résistance (CNR).

En unissant, sous l’autorité du général de Gaulle, les forces vives de la Nation : les huit mouvements de la Résistance, 6 partis politiques républicains d’avant-guerre (de la droite modérée au Parti Communiste) et les principales centrales syndicales, Jean Moulin avait réussi ce jour-là la mission que lui avait confiée un an et demi plus tôt le chef de la France Libre par son ordre de mission du 24 décembre 1941, mission confirmée lors de son bref retour à Londres  entre le 13 février*  et le 19 mars 1943,  en compagnie du Général Delestraint, chef de l’Armée Secrète (AS), à l’occasion des entretiens qu’il a pu avoir avec le « Général »  .

Malheureusement, son arrestation à Caluire le 21 juin 1943 et sa mort le 8 juillet sous les effets des tortures infligées par les nazis, ne lui permirent pas de se réjouir de la force victorieuse que la création du CNR allait apporter, en terme de légitimité nationale, au général de Gaulle, dans sa confrontation avec le général Giraud, l’homme de Roosevelt, pendant l’été 1943 à Alger, pour le « leadership » de la «France combattante» aux côtés des alliés.

De la même manière, il n’eut pas la satisfaction de voir que  le 15 mars 1944, le CNR allait adopter sous le titre « Les jours heureux » un programme pour le gouvernement de la France après sa libération, qui définissait, conformément aux valeurs défendues avec ses compagnons, notamment avec la création de la Sécurité Sociale, le pacte social dans lequel allait s’inscrire la vie de plusieurs générations de français jusqu’à aujourd’hui.

*Rappelons à ce propos que Jean Moulin et le général Delestraint ont quitté la France ce jour-là par avion depuis un terrain clandestin de la Bresse jurassienne, le terrain « Léontine » à Ruffey-sur-Seille,  après avoir été hébergés 24 heures chez les sœurs Bergerot, les «  demoiselles de Villevieux », cet épisode permettant ainsi de rattacher l’histoire de la Résistance bressane à la grande Histoire de la Résistance française.

Michel DEBOST, historien et vice-président de l'ANACR du Louhannais

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