Quelques remarques sur la castration chimique proposée comme solution miracle par le chef de Les Républicains

Quelques remarques sur la castration chimique proposée comme solution miracle par le chef de Les Républicains

La dimension médiatique donnée à ce crime ne fait qu'ajouter de la douleur à la famille, laquelle l'a d'ailleurs légitimement fait savoir.  Pour ma part, je m'interroge sur l'utilité de descriptions aussi détaillées données publiquement.

L'atttitude de Les Républicains, dictée par l’émotionnel, qui consiste à proposer, à chaque récidive,  une nouvelle fois, une nouvelle loi, n’est pas respectueuse des citoyens. Il  n’y a pas de solution permettant de garantir le risque zéro, quelque soit l'arsenal pénal mis en place  et le laisser croire est irresponsable. 

La castration chimique consentie pour les prédateurs sexuels existe déjà depuis des années. Mais on ignore encore sa portée utile et plutôt que d'en prôner une généralisation, il conviendrait d'admettre notre méconnaissance à ce sujet et mener sans délai des études précises.

En réalité, la question est  de savoir comment lutter contre la récidive, quelque soit le crime, lors d'une incarcération. Nous en avons fait notre priorité avec la loi de 2016. Mais ce n'est pas suffisant. Il faut poursuivre dans cette voie et  attribuer à  la Justice des moyens lui permettant de mener des investigations, de garantir les soins et d'éviter toute sortie sèche à un détenu dans l'incapacité de s'insérer dans la société. Ce travail, ces soins, c'est en prison ou dans un hôpital psychiatrique, qu'il doit être mené.

Il faut savoir que  30 % des personnes incarcérées relèvent en réalité de l'hôpital pyschiatrique. La surpopulation carcérale résulte en partie de cette dérive constatée en l'absence de moyens d'accueil dans les centres de soins. 

Nous devons aussi nous inspirer des actions menées par le Canada qui développe l’assistance s’agissant des déviances sexuelles et qui n’hésite pas à ne pas laisser sortir un individu dont les soins ne peuvent suffire à calmer ses pulsions.

Il faut sans doute admettre de ne pas laisser sortir un individu même à l'issue de sa peine, s'il n'est pas en capacité de se réinisérer et présente toujours un danger pour la société. Et, les experts médicaux doivent être en responsabilité de guider le juge dans sa décision s'agissant des prédateurs sexuels. 

 

 

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