Visite du Centre de rétention administrative de Lyon Saint-Exupéry

Visite du Centre de rétention administrative de Lyon Saint-Exupéry

Alors que le projet de loi « asile et immigration » sera discuté à partir du 27 mars prochain à l’Assemblée nationale, j’ai demandé à visiter ce mercredi 28 février le Centre de rétention administrative (CRA) de Lyon Saint-Exupéry. Pendant trois heures, j’ai pu découvrir l’ensemble des locaux et faire le point sur les problématiques de l’établissement avec le directeur de la police aux frontières, M. William Marion et le chef de centre, le commandant Jocelyn Pillot. J’ai également pu échanger avec les partenaires institutionnels qui oeuvrent quotidiennement sur place : les Hospices civils de Lyon (prise en charge sanitaire), l’association « Forum des réfugiés » (exercice des droits des personnes retenues) et l’Office français de l’immigration et de l’intégration (accompagnement psychologique et matériel). 

Cette visite a conforté mon analyse d'un projet de loi inutile, ainsi que l'a exprimé dernièrement dans son avis le Conseil d'Etat, pourtant très mesuré dans ses avis au Gouvernement. Un texte qui  ne porte pas l'ambition que devrait avoir  la France, pays des droits de l'homme, d'inspirer l'Europe sur ces questions et qui, au surplus, ne fait que cristalliser les oppositions alors que les différents partenaires doivent travailler en confiance avec les mêmes objectifs d'humanité et d'efficacité.

En l'espace de deux heures, nous avons ainsi constaté que des décisions administratives ou judiciaires de placement en rétention administrative étaient prises sans la garantie préalable apportée par les décideurs que les personnes en cause pourraient être effectivement éloignées... C'est ainsi que  près de 50 % des personnes ainsi retenues sont ensuite libérées et retournent  à la clandestinité... La fermeté, c'est dans la mise en oeuvre et l'évaluation des dispositifs administratifs ou judiciaires adoptés que nous devons l'appliquer. Ce texte élaboré par la haute administration ne dit rien de cela. 

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