Le mot de la Députée

Le mot de la Députée

Depuis ce lundi, la réforme des retraites est examinée en séance publique à l’Assemblée nationale. Le débat est très mal engagé, comme l'était celui qui a précédé, au sein de la Commission spéciale ainsi mise en place pour que toutes les commissions permanentes soient représentées. Le choix d'une procédure accélérée qui ne donnait que cinq jours aux députés pour déposer des amendements, était particulièrement mal venu au regard de l'importance du dossier.

Il nous faut donc recommencer l'examen du texte, texte à trous, comportant pas moins de 29 ordonnances, laissant de ce fait la main à l'administration et au gouvernement sur  l'avenir des retraites.

A cela s'ajoute un avis très critique du Conseil d'Etat, disant de manière polie, que le texte n'est pas suffisamment travaillé. Nous ne connaissons pas l'impact financier précis des dispositions du projet, ce qui appelle une remarque de bon sens : il est difficile de préserver un niveau de pension si son calcul est désormais fondé sur 43 ans au lieu de 25 et si la garantie de la valeur du point, n'est pas apportée puisque les paramètres qui en détermineront la valeur ne sont pas identifiés.

Une réforme est nécessaire, mais, c'est un chantier immense qui exige un peu plus que deux semaines de débat dans l'hémicycle. Aucune urgence ne s'attache à un examen accéléré qui finit par rendre légitime des techniques d'obstruction contre lesquelles, je me suis toujours élevée parce qu'elles ne servent pas l'Assemblée nationale, pilier de la démocratie. 

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