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Activisme violent et pornocriminalité au programme de la commission de Lois de cette semaine

Activisme violent et pornocriminalité au programme de la commission de Lois de cette semaine

1/ Lutte contre la pornocriminalité

Le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes (HCE) a publié son rapport « pornocriminalité – mettons fin à l’impunité de l’industrie pornographique » et sa présidente était auditionnée cette semaine par la commission des Lois.

Un chiffre marquant : 90% des contenus pornographiques présentent des actes non simulés de violences physiques, sexuelles ou verbales envers les femmes.

Dans ces millions de vidéos, les femmes principalement précaires et fragiles et pour certaines mineures, caricaturées des stéréotypes sexistes et racistes, sont humiliées, objectifiées, déshumanisées, violentées, torturées, subissant des traitements contraires à la dignité humaine et à la loi française.

Culture du viol, déshumanisation des femmes, apologie de l’inceste, racisme, pédocriminalité, LGBTphobies… La pornographie est à l’intersection de toutes les haines et s’inscrit dans le continuum des violences.

De la production à la diffusion de vidéos pornographiques, c’est un véritable système d’exploitation sexuelle à l’échelle industrielle qui s’est mis en place, avec un puissant lobbying qui fait valoir la liberté d’expression et de création. 

L’exposition de la jeunesse, de plus en plus jeune, à la pornographie peut avoir des répercussions graves sur sa santé psychique. En outre, la consommation massive de contenus pornographiques chez les enfants « renforce la culture du viol, banalise et augmente la violence sexuelle ».

Dans son rapport, le HCE émet des recommandations concrètes pour faire évoluer la loi mais surtout pour que les principes du droit existant soient appliqués avec efficacité, rapidité, exemplarité.

Mon intervention en commission des Lois sur :

→ Les enfants impliqués dans les violences sexuelles

→ L’impuissance de la réponse judiciaire et la nécessité de travailler dans la prévention et la responsabilisation des plateformes. Quels sont les obstacles majeurs à cette responsabilisation ?

→ L’ubérisation de la pornographie, c’est-à-dire des mineurs attirés par "cet argent facile" pratiquant la pornographie

→ Les lobbyings qui font valoir la liberté d’expression et de création

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2/ Activisme violent

Les deux députés rapporteurs de la mission d’information sur l’activisme violent présentaient leur rapport cette semaine en commission des Lois.

Ce phénomène consiste à recourir à la violence comme moyen d’expression politique. Cinq familles d’activisme se dessinent : les séparatistes territoriaux, les religieux intégristes, les professionnels (violences en déclin), les idéologistes (ultra-droite contre les personnes et ultra-gauche contre les biens), et les sociétaux (nouveaux mouvements sociaux, environnementalistes violents et animalistes).

Ce rapport dresse plusieurs constats.

Malgré le sentiment de résurgence de l’activisme violent, à raison d’une forte médiatisation sur les chaînes d’information en continu et les réseaux sociaux, l’activisme violent est moindre que par le passé, en baisse depuis les années post-68.

Par ailleurs, cet activisme violent actuel est une manière d’instaurer un rapport de force avec l’Etat, les activistes cherchant à inscrire à l’agenda politique des revendications peu visibles, ou à peser sur une décision. Le parlement doit réussir à mieux anticiper ces sujets qui préoccupent la société.

Cet activisme traduit une défiance à l’égard des institutions. L’inutilité perçue des institutions alimente le recours à la violence comme moyen d’action politique.

Les « ultra » et les sociétaux représentent, d’après le rapport, les principales menaces, avec notamment l’accroissement du risque lié à l’ultra-droite. 

Lutter contre ces activismes implique d’affiner un arsenal juridique déjà étoffé et de mobiliser l’ensemble de la société. En ce qui concerne la dissolution administrative d’un groupe, celle-ci a un effet contre-productif, en ce qu’elle alimente le discours victimaire de l’association visée, qui peut en profiter pour accroître son aura médiatique et citoyenne. Elle peut ainsi entraîner une perte de contrôle de l’administration sur le mouvement et ses membres.

Mon intervention sur :

→ l’amalgame entre la dangerosité de certaines villes et la couleur politique de leurs élus, notamment socialistes ou écologistes. Accuser des villes de laxisme à raison de l’engagement des élus n’est pas acceptable.

→ le lien entre activisme violent et corruption, vrai danger de nos démocraties.

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