#Contrats MAEC

Une politique gouvernementale très dangereuse pour nos prairies et l'élevage

Une politique gouvernementale très dangereuse pour nos prairies et l'élevage

Les présidents des sites Natura 2000 de la circonscription m’ont fait part de leurs vives inquiétudes, voire même de leur colère, face aux choix déconcertants de l’Etat s’agissant de la nouvelle maquette budgétaire des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) 2023. Concrètement, sur les territoires Natura 2000 des vallées « Saône-Grosne » et « Seille », l’enveloppe budgétaire nécessaire pour la reconduction des contrats MAEC en cours a été estimée à 5,6 millions d’euros pour cinq ans. Or, les derniers chiffres officiels annoncés révèlent une baisse drastique et incompréhensible de 56 % par rapport aux besoins, soit une enveloppe attribuée de 3,1 millions.

En 2020, l’Etat nous avait fait part de sa volonté et de son implication pour continuer d’accompagner la dynamique de contractualisation de ces mesures. Comment peut-il aujourd’hui soutenir une telle politique de saupoudrage et de dispersion des fonds à travers des dispositifs à large spectre si ce n’est pour contenter le plus grand nombre, sans véritable objectif ciblé de développement durable ?

Les conséquences de ces arbitrages inexplicables vont bien évidemment à l’encontre des engagements de la France vis-à vis de l’arrêt de l’érosion de la biodiversité puisque les dégâts occasionnés seront évidemment considérables, tant localement à l’échelle des exploitations d’élevage engagées sur la préservation des prairies, que pour la biodiversité des zones agricoles qui abritent des espèces parmi les plus menacées. 

Une révision en profondeur des budgets dédiés aux MAEC biodiversité s’impose pour qu’a minima, les contrats en cours puissent être reconduits avec leurs exploitants. Il nous faut impérativement poursuivre dans cette voie et ne pas interrompre un soutien financier qui contribue à l'acceptation mutuelle de ce dispositif de préservation de la biodiversité. Si rien n’est fait, les paysans qui se sont engagés dans cette voie de développement durable n'auront pas d'autres solutions que de labourer des terres devant pourtant être maintenues en prairies. 

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