Le mot de la Députée

Le mot de la Députée

Plus de 800 000 personnes se sont retrouvées ce jeudi dans des cortèges organisés par les forces syndicales dans toute la France. Au premier jour, cette mobilisation dépasse celle de 1995. Les manifestations se sont déroulées à Paris et dans les grandes villes du pays, mais aussi dans de nombreuses villes moyennes. Des avocats aux infirmières, des enseignants aux salariés du privé, ils étaient très nombreux à être en grève ou dans la rue.

L’annonce présidentielle et gouvernementale de vouloir établir un régime universel, et régler ainsi la question des retraites, est démagogique et dangereuse. Tout Gouvernement a et aura à s’occuper de l’adaptation du régime des retraites, d’en réguler le dispositif au regard de l’évolution du monde du travail et de la pénibilité des tâches. La clause du grand-père, consistant à faire peser sur les futures générations une telle réforme, n’est pas admissible et illustre, en outre, une grande prétention de nos gouvernants à considérer possible de régler une fois pour toutes une telle question.

Le haro, lui aussi démagogique, sur les régimes spéciaux ne suffit pas à faire une bonne réforme; il cache une réalité plus complexe, si l’on en croit les voix qui s’élèvent un peu partout pour défendre leurs professions. La méthode gouvernementale doit être corrigée : l’écran de fumée qui entoure le projet de loi, lequel ne fait l’objet d’aucun document officiel, n’aide pas à avancer. Mettre le texte élaboré par la haute administration sur la table, rendre publics les temps de négociation comme nous le faisons, nous les députés, lors des auditions à l’Assemblée nationale, et avancer avec prudence, profession par profession, en ayant l’idée de renoncer lorsque le compte n’y est pas, sont autant de préalables indispensables.

Nos concitoyens, et je parle aussi des classes intermédiaires, moyennes et moyennes aisées, ne s’en sortent pas bien. Ils ont besoin de ne plus subir la peur du déclassement, de sentir que leur vie quotidienne peut s’améliorer. Leur demande d’une retraite juste, c’est en réalité aussi l’aspiration à un travail qui paie, à un salaire, à un pouvoir d’achat digne.

Cécile Untermaier

Députée de Saône-et-Loire

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