Le mot de la Députée
Intercommunalité : quel avenir pour la Bresse ?
La loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) n’est pas parfaite, mais elle permet aux élus qui s’en saisissent d’exprimer une ambition pour leur territoire. C’est cela son objectif principal, mais force est de constater qu’il n’a pas été atteint en Saône-et-Loire. La carte des possibles présentée par le préfet était déjà la carte du compromis, tenant compte de la réalité politique de la CDCI, très majoritairement à droite. Et les objectifs, même ainsi « raisonnés », ont été rejetés par tous ces élus.
Ainsi, dans ce mécanisme politicien de la CDCI - outil à mouliner les territoires selon les rapports de force au sein de cette commission - ce sont finalement, en plus des élus de droite de la Bresse, un président du Conseil départemental, un maire de Mâcon, un président de l’agglomération de Chalon, une maire de Montceau-les mines qui ont décidé que le projet d’une intercommunalité regroupant le nord de la Bresse ne se ferait pas !
Loin d’être vertueux, ce système met en situation des élus de peser sur un destin qui, en fait, ne leur appartient pas. Comment rétablir le lien de confiance entre la population et les élus si ceux qu’ils ne connaissent pas, qui ne se battent pas pour eux au quotidien, décident de la façon dont ils vont vivre, dans quelle intercommunalité ? Et de me dire que la consultation citoyenne est sans doute un meilleur moyen de régler cette importante question qui concerne au premier chef les habitants de ces territoires...
J’ai beaucoup d’estime pour les élus de la Bresse, ils travaillent dans leurs communes, dans leurs intercommunalités, à des projets dont nous discutons ensemble. Je comprends leurs hésitations, les conflits, mais ce territoire mérite qu’ils conjuguent leurs efforts, qu’ils portent enfin une grande agglomération capable d’exister entre celles de Chalon et de Lons-le-Saunier. La récente étude de l’Insee sur la pauvreté en Bresse nous rappelle une fois de plus l’urgence des besoins de ce territoire, sa précarité mais aussi son formidable potentiel.
