Superfos : réunion sur la pénurie généralisée de main d'oeuvre

Superfos : réunion sur la pénurie généralisée de main d'oeuvre

Sébastien Morey, Directeur de l’usine Berry Superfos, m’avait fait part des difficultés de recrutement rencontrées par de nombreuses entreprises du territoire. Nous avions convenu ensemble d’une réunion de travail, qui s’est tenue le jeudi 17 juin à La Genête en présence d’entreprises concernées par cette problématique (LDC, Bigard, Prudent, Téfal, Tournus Equipement, groupe ANVI, Alizé logistique, Jousseau), de la Direction de Pôle Emploi, et des agences d’intérim locales, afin d’échanger sur ce sujet qui n’est pas nouveau mais qui s’est amplifié ces derniers mois.

Il apparaît que les entreprises locales sont toujours à la recherche de personnel non-qualifié (comme des opérateurs de production pour Superfos), mais également, de plus en plus, de personnel qualifié et de leur côté, les agences d’intérim ne sont que rarement en mesure de répondre à ces demandes. Ce sont souvent des CDI qui sont proposés, mais les intérimaires préfèreraient les CDD, plus souples et tout aussi rémunérateurs.

La DRH de l’entreprise Bigard a fait part de ses inquiétudes pour les recrutements dans le domaine de la maintenance. J’ai rappelé à ce stade l’ouverture d’un titre professionnel de maintenance industrielle au lycée de Louhans en septembre 2022. Cette formation de niveau bac ou équivalent, d’une durée d’un an en apprentissage, n’existe pas encore en Bourgogne Franche-Comté.

Les seniors (plus de 50 ans) sont à la peine pour retrouver du travail et des actions spécifiques devraient être menées par Pôle Emploi en direction de ce public.

La représentante de LDC a précisé de son côté que son groupe avait recours à de la main-d’œuvre étrangère « pour faire tourner l’usine ». Ces recrutements sont toutefois freinés du fait de la situation administrative des candidats, qui ont un titre de séjour mais pas l’autorisation de travailler. J’ai proposé d’intervenir le cas échéant auprès du préfet de Saône-et-Loire afin de débloquer certaines situations.

Nous avons également abordé le manque d’attractivité du transport routier, qui peine à trouver des chauffeurs poids lourds. Comme l’a expliqué le représentant d’Alizé logistique, le métier doit être revalorisé au niveau des salaires et des conditions de travail, ce qui passera par la révision de la convention collective. Dominique Prudent a proposé de son côté une interdiction de circuler pour les poids lourds le week-end, mais d’importantes négociations devront avoir lieu avec la grande distribution, opposée à ce principe.

D’une manière générale, il est ressorti des discussions qu’il fallait améliorer les échanges entre Pôle Emploi et les entreprises locales, ainsi qu’entre les agences d’intérim et Pôle Emploi. J’ai proposé la création d’une plateforme nationale regroupant public et privé. Des opérations spécifiques doivent également être menées par Pôle Emploi dans les mois qui viennent pour rapprocher demandeurs d’emploi et entreprises. Il est plus que jamais important de créer du lien et des échanges entre les agences d’intérim, les entreprises et Pôle Emploi.

L'artcicle paru dans le Journal de Saône-et-Loire du 18/06/2021 :

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