#ConfPR : ce qu'il faut retenir de la 6ème conférence de presse de François Hollande



Ce lundi 07 septembre 2015, François Hollande tenait sa sixième conférence de presse semestrielle pour rendre compte de son action devant les Français. Il s'est exprimé sur l'accueil des réfugiés, l'intervention militaire de la France en Syrie ainsi que sur les réformes restant à mener pour notre pays.



  • L’Accueil des réfugiés

"C'est le devoir de la France. Le droit d'asile fait partie de son histoire, de son âme. Une histoire marquée par des générations d'exilés, de réfugiés, venus faire France avec nous."

La France prendra sa part dans la résolution de cette crise en accueillant 24 000 réfugiés supplémentaires sur les deux prochaines années. Cet accueil s’appuiera sur les initiatives des mairies, des associations, des cultes et des particuliers. Le ministre de l'intérieur réunira les acteurs concernés samedi prochain pour coordonner la mise en place de cet accueil. Le parlement sera également associé avec l’organisation d’un débat le 16 à l’Assemblée.

Mais les efforts de la France et d’autres pays ne peuvent suffire s’ils ne s’appuient pas sur une « politique d’ensemble » à l’échelle européenne. C’est le sens du plan d’action élaboré par la France et l’Allemagne pour un mécanisme permanent et obligatoire d’accueil des réfugiés afin de répartir équitablement l’effort entre tous les pays européens. Il s’appuiera sur la création de centres d’accueil et de contrôle aux frontières de l’Union « pour faire la distinction entre ceux qui relèvent du droit d'asile et ceux qui viennent pour d’autres raisons et que nous ne pouvons pas accueillir.» Aux Etats de l’est qui refusent cette politique de solidarité, F. Hollande rappelle que l’Europe a accueilli les réfugiés qui fuyaient la dictature soviétique et permis l’adhésion de leur pays à l’Union.

Autre initiative de la France, la proposition d’organiser à Paris une conférence internationale qui aura pour but d’organiser une mobilisation mondiale : le déploiement d’une aide humanitaire massive aux réfugiés stationnés en Turquie, en Jordanie, au Liban ; mise en place d’une véritable politique de co-développement entre l’Europe et les pays africains. A la tentation du chacun pour soi et de « l’enfermement dans les frontières » qui conduit à la confrontation et à l’exclusion, François Hollande oppose une vision solidaire seule capable d’éviter « une crise humanitaire gigantesque ».

  • L’intervention en Syrie

« Face au terrorisme, la France a toujours pris ses responsabilités »

Elle est en première ligne avec ses interventions militaires au Mali, au Sahel et en Irak. Cet engagement sera désormais élargi à la Syrie où se joue la victoire contre Daech. Des vols de reconnaissance seront lancés sans délais « pour savoir ce qui se prépare contre nous et contre les syriens  et permettre des frappes » contre les positions de Daech. En revanche l’envoi de troupes au sol est exclu pour ne pas transformer« l’opération en force d’occupation ».

Cet élargissement de l’engagement français s’inscrit dans une stratégie globale : briser le sanctuaire des groupes terroristes ; mettre fin à la guerre et à l’exode des populations en organisant une solution politique qui passe par le départ de Bachar Al Assad, premier responsable de la désintégration de son pays « et la constitution d'un gouvernement d'union nationale, sans les groupes terroristes. »Dans cette optique le président tant la main à « tous les pays qui peuvent favoriser cette issue », en particulier la Russie, l’Iran et tous les pays du golfe qui sont des acteurs incontournables de tout retour à la paix.

  • L’amélioration en Ukraine et le dégel avec la Russie

« Si les critères sont respectés, alors je prônerai la levée des sanctions. »

En février dernier, à Minsk, un accord sur un cessez-le-feu a été conclu entre la Russie et l’Ukraine à l’initiative de la France et de l’Allemagne. Malgré une mise en oeuvre chaotique de ces accords, « le processus est amorcé (et) le cessez-le-feu a été presque respecté ». Une réunion quadripartite sera proposée, afin d’évaluer le respect des engagements pris.

  • La Conférence internationale sur le réchauffement climatique

« Il n'y aura pas d'accord s'il n'y a pas d'engagement ferme sur le financement »

Les États doivent s’engager à réunir 100 milliards de dollars d’ici 2020 pour la sauvegarde de l’environnement. C’est le critère mis par le président pour évaluer la réussite de la Conférence. La France veut un « accord contraignant » et s’active pour lever les blocages qui continuent de persister. François Hollande se rendra à Pékin début novembre pour lancer un appel avec le président chinois qui s’est particulièrement engagé pour la réussite du sommet de Paris.

  • Les baisses d’impôts

« Durant trois ans nous allons baisser l'impôt sur le revenu »

Initiée en 2014 (1 milliard d’euros de prélèvement en moins), accélérée en 2015 (rendu de 3 milliards à 9 millions de familles avec la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu), l’inversion de la courbe des prélèvements va se poursuivre l’an prochain avec une nouvelle baisse de 2 milliards d’euros d’impôts pour 8 millions de foyers. Il s’agit de rectifier l’anomalie qui consiste à faire payer l’essentiel de l’impôt par les classes moyennes. Le nombre de contribuables va redescendre sous les chiffres de 2012.

Il n’y aura pas d’entorse à cette politique. Le financement de la mesure devra être financé par de nouvelles économies budgétaires et en aucun cas par le déficit ou l’imposition de nouvelles taxes. Fidèle à ses choix, François Hollande écarte la proposition d’élargir la redevance aux tablettes et smartphone comme le demande la présidente de France TV.

Enfin sur la réforme fiscale, le président de la République confirme que le prélèvement à la source sera voté et instauré avant 2017 et n’exclut pas qu’il amorce une « intégration » de l’impôt sur le revenu et de la CSG.

  • Tout pour l’emploi

« Le code du travail sera bien adapté à la situation des entreprises et aux droits des salariés »

Le droit du travail protège le salarié et permet de créer de l’emploi. L’objectif de la réforme annoncée est de le « rendre plus proche et plus lisible » en favorisant les accords de branche et d’entreprise pour toucher au plus près à la réalité du travail et des entreprises. 

« La durée légale du travail ne changera pas »
Les garanties essentielles sont « taboues » : contrat de travail, durée légale de travail et rémunération au SMIC seront maintenues. Tout assouplissement pour améliorer la situation de l’entreprise devra être négocié et aboutir à un accord majoritaire.

La Conférence sociale aura également pour objectif de mettre en place le compte personnel d’activité voté par l’assemblée nationale avant l’été et qui a pour but de protéger les salariés tout au long de leur vie professionnelle.

  • La modernisation de la France

"Ce qui m'intéresse, ce n'est pas mon sort personnel mais la réussite de la France"

Des réformes « jamais réalisées » ont été mises en œuvre : baisse du coût du travail de 40 milliards d’euros, transition énergétique, refondation de l’école…Cette politique de modernisation sera poursuivie jusqu’au dernier jour du quinquennat.

Aux textes annoncés sur le droit du travail et sur l’adaptation de notre économie au numérique, s’ajoutera un projet de loi contre les discriminations et pour l’égalité qui sera présenté avant la fin de l’année. Inspiré par l’exigence de vivre ensemble exprimée le 11 janvier dernier, il comprendra l’action de groupe dont le groupe a pris l’initiative à l’Assemblée nationale.

  • La responsabilité de la gauche et les régionales

"La dispersion, c'est la disparition"

Le président fustige l’inconscience de ceux qui « considèrent qu’on n’en fait jamais assez «  dans une période historique où la France et l’Europe sont confrontées aux périls « de l’enfermement, de l’exclusion et de l’obsession de la pureté ».  C’est dans ces circonstances qu’il faut savoir « s’élever à la hauteur de l’histoire et se rassembler ». C’est un enjeu majeur des régionales où l’extrême-droite est en mesure de l’emporter.

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