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Le mot de la députée sur la motion de censure prévue à l'article 49 de la Constitution

Le mot de la députée sur la motion de censure prévue à l'article 49 de la Constitution

La question de la motion de censure a fait l’objet d’une vive discussion au sein de mon groupe politique, « socialistes et apparentés ».  Au titre de l'article 49 de la Constitution, "le Premier ministre, après délibération du Conseil des ministres, engage devant l'Assemblée nationale la responsabilité du Gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale. L'Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d'une motion de censure...".

J’ai fait valoir que la motion de censure à priori, c’est à dire décidée avant même d’avoir entendu le discours de politique générale, n’était pas un bon signal politique et nous enfermait dans une opposition de principe, qui n’est pas notre philosophie. Sa rédaction atténuée dans ses termes sur notre demande, évoquant une motion de défiance, au constat que la question de confiance n’avait pas été posée par la Première ministre, ne changeait rien en réalité. La presse nationale, d’ailleurs, ne s’y est pas trompée et n’a cessé, à juste raison sur le plan institutionnel, de parler de motion de censure.  

Nous avons posé le principe de liberté de vote sur la motion elle-même au sein de mon groupe. Je n’ai donc pas participé au vote lundi dernier. Quelques-uns de mes collègues, dont Valérie Rabault, ancienne présidente de notre groupe et désormais vice-présidente de l’Assemblée nationale, ont fait de même. 

Je précise enfin que si j’ai accepté de signer le dépôt d’une telle motion de censure, c’était pour satisfaire à la demande d’Olivier Faure et admettre ainsi le débat voulu par les quatre groupes de gauche, tout en rappelant  mes réserves sur le vote lui-même. 

Je voudrais ajouter ceci :

1-Il est essentiel de respecter la liberté de vote des députés sauf à devenir ces « godillots » que nous avons tournés en ridicule s’agissant des macronistes. La gauche trouve sa grandeur dans la complexité et non dans la simplification. Elle est diverse et c’est sa richesse.

2- La motion de censure doit évoluer : elle ne devrait pas pouvoir être déposée à priori, et traduire une opposition de posture dont les citoyens ne veulent plus. Depuis des années, je travaille sur les institutions et c’est sans doute une des raisons pour lesquelles, je suis sensible aux exigences vertueuses de ces mécanismes.

3-Et, maintenant, il faut passer aux problèmes de fond. Nous avons des combats essentiels devant nous, sur le pouvoir d’achat, sur la jeunesse, sur l’écologie et la protection de la nature, premier moyen de lutte contre le réchauffement climatique. Des mesures urgentes sont attendues par les citoyens. Soyons au rendez-vous de cette demande et concentrons-nous sur ces sujets.  

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